La société Coris Bio Concept est un bel exemple belge de réussite en matière d’innovation. Spécialisée dans la mise au point de kits de diagnostic pour la détection de pathogènes, elle a récemment développé deux produits dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Texte : Philippe Van Lil
Thierry Leclipteux
Administrateur gérant
Coris Bio Concept
Quelles sont les spécificités des tests que vous avez mis au point ?
« Le premier test, qui a été mis sur le marché début avril 2020, permet la détection du coronavirus. On était les premiers à commercialiser un test marqué CE. Il s’agit d’un test de screening fonctionnant sur des prélèvements nasopharyngés. Le résultat est obtenu en 15 minutes et permet de détecter les personnes porteuses de charges virales moyennes à très élevées, donc principalement celles qu’on appelle des ‘contaminateurs’ ou ‘supers contaminateurs’. Ce test a été essentiellement utilisé en avril et mai, lors du pic de l’épidémie, dans les salles de triage des hôpitaux. Le second test, mis au point en collaboration avec les sociétés BioX et Unisensor, permet la détection des anticorps développés à la suite d’une contamination par le coronavirus. »
Pourquoi avoir développé ce second test, alors qu’il en existe déjà des centaines ?
« Il est vrai qu’il y a déjà plus de 260 tests de détection IgG – IgM sur le marché. Outre le fait d’être développé et produit en Belgique, l’intérêt du nôtre est qu’il donne un résultat plus précis que les tests habituels. Pour détecter la présence d’anticorps contre le virus, il faut évidemment choisir des cibles contre lesquelles les anticorps sont dirigés. Ces cibles, en l’occurrence des protéines, engendrent une réponse immunitaire. À l’inverse des autres tests rapides actuellement sur le marché, nous avons décidé de travailler avec deux cibles au lieu d’une seule. »
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, nous développons aussi un test avec une approche moléculaire, qui sera combiné avec un test de détection de la grippe.
Présente-t-il d’autres avantages ?
« Oui. L’une des deux cibles choisies permettrait d’identifier les personnes ayant développé des anticorps les protégeant contre le virus. Des évaluations avec notre test sont actuellement en cours qui vérifient cette hypothèse, déjà décrite dans la littérature scientifique. Après validation, ce test sera sans doute mis sur le marché fin septembre, début octobre. »
Avez-vous d’autres projets en cours de développement ?
« Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, nous développons aussi un test avec une approche moléculaire, qui sera combiné avec un test de détection de la grippe. »