Quand on évoque les 17 Objectifs de développement durable des Nations-Unies, on pense de prime abord écologie et coopération au développement. Ces objectifs sont aussi étroitement liés au fonctionnement quotidien des entreprises et au bien-être de leurs collaborateurs.
Au cours des quatre dernières années, on a assisté à une hausse historique du nombre de personnes en situation de maladie de longue durée, soit comptant plus d’un an d’invalidité. Comme le détaille Siviglia Berto, Managing Director de B-Tonic, filiale de Baloise Insurance, « les statistiques de l’INAMI dénombrent près d’un demi-million de personnes aujourd’hui dans ce cas. »
Assurer aux collaborateurs un environnement de travail sûr et agréable est devenu un impératif stratégique des ressources humaines.
Bien sûr, cette augmentation impressionnante est liée en grande partie à la crise du Covid et à ses conséquences sur la santé mentale, avec une explosion du nombre de burnouts dus entre autres à la perte de contacts sociaux. Toutefois, la courbe ascendante avait commencé à s’accentuer avant la pandémie. Notre interlocutrice tire un enseignement positif de la crise sanitaire : « Elle a contribué à briser un tabou. Avant celle-ci, il n’était pas facile de parler de santé mentale. Depuis lors, on ose bien plus évoquer ces problèmes et les entreprises sont ouvertes au dialogue. »
L’entreprise également bénéficiaire d’un avenir durable
« Baloise et sa filiale B-Tonic Baloise s’engagent pour un avenir durable. Pour ce faire, nous prenons le pouls de tout ce qui se passe au sein de la société. Car l’assurance, c’est avant tout un métier humain ! Nous offrons des services d’aide aux entreprises – évaluation, conseils, formations, etc. – en vue d’améliorer le bien-être au travail. » Pour Siviglia Berto, un mode de vie sain est la meilleure des assurances. La santé mentale en est l’une des composantes essentielles : « Un travailleur qui ne se sent pas bien est moins efficace et cela se ressent jusque dans l’expérience client. Un collaborateur malheureux, mécontent ou frustré fait ressentir tout cela, même inconsciemment, auprès des clients qu’il côtoie. »
Les statistiques de l’INAMI dénombrent près d’un demi-million de personnes en situation de maladie de longue durée actuellement.
La santé mentale n’est cependant pas le seul aspect du bien-être. La Managing Director souligne l’importance d’assurer aux collaborateurs un environnement de travail sûr et agréable : « C’est même devenu un impératif stratégique des ressources humaines. À l’heure de la guerre des talents, nombre d’emplois restent aujourd’hui vacants. Les travailleurs privilégient dès lors des postes où les conditions et l’environnement de travail leur plaisent. La jeune génération se montre particulièrement préoccupée par toutes les problématiques liées, d’une manière ou d’une autre, à la qualité de vie, au bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, aux relations harmonieuses entre collègues, à la durabilité, aux respects des valeurs, etc. »
Pas de Big Bang
Siviglia Berto considère que pour améliorer la situation en matière de bien-être, « les entreprises doivent mettre en place un plan d’actions cohérent, étalé par exemple sur une période de trois ans. Il est impossible d’affronter tout en même temps ! Le mieux est de se fixer quelques priorités par an et d’y aller en profondeur. Beaucoup d’entreprises ont déjà des actions en cours, mais elles manquent parfois de cohérence. En outre, dans la recherche de cette cohésion à long terme, il s’agit d’avoir des actions qui ont fait l’objet de concertation avec le personnel et qui correspondent à l’ADN, à la vision et aux valeurs propres de l’entreprise. »
Pour guider son action de conseil, B-Tonic a choisi de s’appuyer sur le canevas des 17 Objectifs de développement durable (ODD). Les Nations Unies souhaitent les voir atteints à l’horizon 2030. « Si certains objectifs tels que la Faim Zéro ou l’Amélioration de la vie aquatique ne s’appliquent guère aisément en entreprises, ces dernières peuvent néanmoins agir pour le compte de tiers, comme des associations ou des partenariats », précise notre interlocutrice. Mais, insiste Siviglia Berto, « les ODD ne se résument pas à l’écologie : ils englobent d’autres problématiques, comme l’inclusion ou l’égalité hommes/femmes, clairement centrales dans les relations en entreprises. »
Démarche pratique
En pratique, B-Tonic commence par dresser la situation d’une entreprise en matière de bien-être. « Au terme d’ateliers réunissant les collaborateurs de l’entreprise, nos experts établissent un graphe permettant de relier chaque action déjà en cours aux ODD correspondants. On se rend alors compte que parfois, les entreprises sont déjà parvenues à 50 % de ces objectifs, même sans en avoir conscience. Parfois, à l’inverse, la marge de progression est encore très élevée. »
La suite de la démarche permet aux responsables RH d’évaluer où des actions peuvent être initiées. « Le but n’est pas de faire de la théorie, mais de mettre en place des démarches pratiques, parfois très simples. Il faut en outre sensibiliser les collaborateurs, raison pour laquelle nous stimulons les changements avec l’appui d’ambassadeurs au sein des différents départements », conclut Siviglia Berto.