Cuisinier professionnel et chroniqueur Radio & TV, Julien Lapraille est un grand amoureux de notre terroir et de nos traditions culinaires. Partisan d’une alimentation saine, il préfère confectionner des plats simples et authentiques, mais n’hésite pas à sublimer les produits de saison avec sa touche personnelle. Retour sur son parcours, sa passion et son engagement pour nos producteurs.
Comment êtes-vous arrivé à devenir cuisinier professionnel ?
Julien Lapraille : « Après une formation classique à l’école hôtelière, j’ai suivi des stages en traiteur, en pâtisserie et en gestion, notamment en France. Puis, il y a 20 ans, j’ai eu la chance d’être remarqué par un restaurant qui venait d’ouvrir ses portes au Grand-Duché de Luxembourg. Cinq mois après l’ouverture du restaurant, nous avons obtenu une étoile et j’y suis resté quatre ans. J’ai ensuite travaillé pendant 1,5 an dans un autre restaurant qui a obtenu 2 étoiles. Puis, j’ai fait une pause pour aider mes parents à ouvrir un garage. Même si j’appréciais le secteur automobile, la cuisine me manquait. J’ai donc recommencé à cuisiner, cette fois chez les particuliers. J’ai alors fait quelques apparitions dans la presse en province de Luxembourg, jusqu’au jour où M6 m’a contacté pour participer à Top Chef. »
Qu’est-ce qui fait la richesse de notre terroir ?
J. L. : « Fort herbacé, notre terroir puise ses particularités dans le sol et la terre. Ceux-ci varient d’une région à l’autre, ce qui confère une saveur unique à chacun de nos produits. Au-delà de cette richesse, il me semble essentiel de consommer des produits créés, réalisés, développés en Belgique. Dans l’alimentation, notre pays dispose d’une économie complète qui mérite d’être encouragée. En consommant localement, nous contribuons à soutenir une multitude d’agriculteurs, de producteurs, de pisciculteurs, de maraîchers et d’artisans. »
Les soutient-on suffisamment ?
J. L. : « Nous devons continuer à le faire, car on consomme encore trop de produits venus des quatre coins du monde, sans parler des jours où l’on opte pour de la malbouffe. Il est crucial de sensibiliser le grand public à nos produits et à nos artisans, notamment à travers des événements et des campagnes de communication. Il est par exemple nécessaire d’expliquer que le coût des produits artisanaux belges n’est pas plus élevé que celui des produits de la grande distribution. L’éducation à l’alimentation est essentielle. À cet égard, répétons aussi que nous devons équilibrer notre alimentation au quotidien et nous organiser pour y parvenir. Il suffit d’adopter quelques astuces pour rendre la cuisine rapide et efficace. C’est d’ailleurs ce que je montre dans mon émission ‘À la poêle’, où j’apprends comment préparer un repas en 30 minutes. Il est aussi important d’apprendre à nos enfants à apprécier une alimentation variée, de qualité et locale. »
Comment sublimer simplement les produits de chez nous ?
J. L. : « La cuisine, c’est avant tout une question de bons produits et de bons ingrédients : un bon beurre, des huiles de qualité comme celles de colza ou de tournesol, etc. Pas besoin de techniques compliquées ou de recettes élaborées. Cuisiner simplement peut donner d’excellents plats. C’est par exemple le cas avec le poireau, que l’on peut préparer de deux manières : soit en le glaçant dans une petite poêle avec beurre, eau, sel et poivre, pour ensuite le caraméliser et révéler des saveurs incroyables ; soit en le mettant sur le barbecue pour le griller, en ajoutant de l’huile d’olive et des assaisonnements. »
Quelle est votre actualité ?
J. L. : « Il y a les émissions ‘Les Ambassadeurs’ et ‘À la poêle’ diffusées régulièrement les samedis après le journal télévisé sur la RTBF. Il y a aussi ‘Le 8-9’ en radio sur Vivacité tous les quinze jours et ‘Les Pigeons’ en télévision, également programmé une semaine sur deux. En plus de cela, j›ai quelques partenariats avec des marques ou des événements. En fait, je me considère comme un cuisinier nomade et je me sens épanoui. »