Si les succès belges en matière de Life Sciences sont enviés dans le monde entier, des points d’action demandent de rester attentifs pour bien aborder l’avenir. C’est le constat dressé par huit acteurs importants du secteur, parmi lesquels le Ministre-Président wallon,que Mediaplanet a réunis lors d’une table ronde.
© photos : Jonas Roosens

Adrien Dolimont, Ministre-Président du Gouvernement Wallon, en charge de la Recherche

Frédéric Druck, CEO d’Essenscia Wallonie

Benoît Autem, CEO de D-tek
Le secteur des sciences du vivant en Wallonie et à Bruxelles se retrouve parfois victime de son succès avec une pénurie de main d’œuvre qualifiée. Quelles sont les initiatives prises en la matière ?
Nicolas Velings : « Nous sommes confrontés à des difficultés de recrutement et les deux dernières années sont parmi les plus difficiles. Et ce, alors que nous faisons pourtant la promotion de notre enseignement, et que les médias évoquent également régulièrement cette problématique. Ce secteur reste pourtant porteur, mais effraie peut-être par son côté plus scientifique et technologique. Par contre, nous avons été précurseurs avec un master et des bacheliers en alternance qui rencontrent beaucoup plus de succès et où la difficulté réside parfois dans le fait de trouver l’entreprise partenaire de formation. On pourrait donc imaginer prochainement des parcours complets d’enseignement en alternance avec des partenaires industriels. »
Frédéric Druck : « Nous avons déjà activé un certain nombre de mécanismes pour aider nos entreprises à trouver leurs talents : un Job Days, la promotion de la formation en alternance et le développement de centres de formation comme aptaskil à Seneffe et à Liège et l’EU Biotech Campus à Charleroi. Avec les fers de lance industriels dont nous disposons en Wallonie, nous devons garder ce leadership européen, voire mondial. »
Adrien Dolimont : « En effet, nous pouvons être fiers d’avoir misé sur ce secteur. De nombreuses interactions existent entre les universités et les hautes écoles pour l’adaptation des formations, afin d’être en meilleure adéquation avec les besoins du milieu industriel, qui travaille en étroite collaboration avec les pôles. Parallèlement, la formation continue réalisée par le Forem est à souligner, avec tous les centres de compétences et de formation qui jouent un rôle assez central. Nous investissons depuis longtemps dans ce secteur, avec pas moins de 5000 personnes formées par an aux métiers des sciences du vivant dans ces centres. Mais un des éléments clé en amont, c’est le travail sur l’attrait des sciences, qui doit commencer le plus tôt possible pour démystifier les fonctions et les métiers scientifiques en lien direct avec l’industrie. »
Benoît Autem : « La pénurie de talents, nous la connaissons comme toutes les sociétés, avec la difficulté supplémentaire que nous sommes une PME de 25 personnes, ce qui rend la rétention de talents plus complexe. Nous prospectons relativement large, en accueillant des jeunes pour des stages, mais aussi en donnant des formations dans les hautes écoles. Par ailleurs, nous essayons d’être les plus attractifs possible, en montrant tout l’intérêt qu’une PME wallonne a à développer des trousses de diagnostic permettant le diagnostic de plus d’un demi-million de patients par an dans le monde. De même, nous rencontrons aussi parfois des pénuries de talents dans le cas du personnel de conditionnement, pour des tâches plus répétitives, mais qui sont pourtant essentielles pour la qualité finale du produit. Nous travaillons donc depuis plus de 10 ans avec les Ateliers de Mons, par exemple, qui mettent à notre disposition des personnes en situation de handicap, mais qui sont absolument exceptionnelles pour réaliser le travail de conditionnement. Sans elles, nous ne serions plus là aujourd’hui. »
Un des éléments clé en amont, c’est le travail sur l’attrait des sciences, qui doit commencer le plus tôt possible pour démystifier les fonctions et les métiers scientifiques.
Adrien Dolimont
Dominique Demonte : « Nous sommes en train de développer au niveau du Biopark une plateforme avec Talentsquare qui va connecter les entreprises et les talents. Nous avons des entreprises comptant de 2 à 400 personnes, ce qui rend leur visibilité difficile par rapport aux talents disponibles. La plateforme permettra donc de déposer sa candidature et postuler directement aux offres d’emploi, via un processus digitalisé. Ce qui nous permettra de disposer d’une base de données très utile pour renseigner des entreprises à la recherche de talents. »
Bertrand Mérot : « Notre entreprise a misé sur une haute expertise scientifique, que nous allons chercher là où elle se trouve, avec plus d’une dizaine de nationalités parmi nos talents. Car notre critère principal, c’est l’importation d’une expertise et d’un savoir-faire spécifiques. C’est très valorisant pour l’entreprise, mais aussi pour le tissu biotech belge et l’importance de la biotech en Belgique facilite cette attractivité. Nous avons donc tout intérêt à réfléchir à cette importation de talents et d’expertise et à la faciliter, en étant accompagnés pour le faire, par une sorte d’agence dédiée aux talents. »
Pascale Delcomminette : « Une de nos missions (WBI) est précisément d’attirer des talents étrangers dans nos secteurs stratégiques, dont les biotech. Nous agissons à différents niveaux : nous proposons des bourses d’excellence, des programmes de mobilité de chercheurs soutenus par la Wallonie et la FWB, programmes que nous mettons notamment en valeur lors de nos missions à l’étranger. Nous contribuons aussi au développement de jeunes talents via Explort + qui permet aux jeunes talents d’accroître leurs compétences internationales et commerciales. Un bagage combinant des compétences techniques et commerciales est un atout important pour un employeur. »
Avec les fers de lance industriels dont nous disposons en Wallonie, nous devons garder ce leadership européen, voire mondial.
Frédérick Druck
Sandrine de Wouters : « Le secteur des sciences de la vie suscite un intérêt important chez les promoteurs. Il y a 3 ans, la demande était énorme et très exigeante, mais l’offre et les investissements étaient très en retard par rapport à cette demande. On pouvait donc aussi parler d’une certaine pénurie en la matière. Au niveau wallon, beaucoup de choses ont évolué. La tendance pour 2025 est clairement à l’amélioration, avec des demandes de sociétés américaines et un écosystème local qui reprend vigueur. La Flandre ayant une petite longueur d’avance en la matière, mais l’offre est là, et j’espère que les startups et les sociétés trouveront les bons financements pour avancer. »

Nicolas Velings, Directeur du Département Sciences, Technologies et Vivant (HELHa)

Sandrine de Wouters, Head of Kadans Belgium

Pascale Delcomminette, CEO de Wallonie-Bruxelles International (WBI)
Justement, selon une évaluation du Bureau du Plan, la Belgique est un des pays les plus généreux de l’OCDE en matière d’avantages fiscaux octroyés aux entreprises pour la R&D. Quellle est votre vision à ce sujet ?
Adrien Dolimont : « Le levier fiscal le plus connu est l’abattement pour le précompte des chercheurs, qui constitue un vrai facteur différenciant, tant pour les centres de recherche que pour les universités et hautes écoles, et qui contribue à la compétitivité et à l’attractivité de la recherche chez nous. Cette mesure représente 0,25 % du PIB belge, soit environ un milliard d’euros. Un autre élément réside dans l’abattement sur les revenus liés à la recherche ou aux brevets. C’est un vrai levier d’investissement pour les entreprises, avec un effet vertueux d’inciter à l’investissement sur notre territoire. Les revenus de l’innovation restent ainsi chez nous, ce qui est un des plus gros défis pour les pouvoirs publics. Autres atouts : les avances récupérables, et le fait de ne pas taxer les aides directes aux entreprises en R&D. Ainsi, dans le secteur des sciences du vivant, le volume global des aides à l’échelle wallonne représente 50 % de ces aides directes et plus de 70 % pour les avances récupérables. »
Je suis favorable à une analyse profonde des aides et si nécessaire, à une remise en question de certaines d’entre elles.
Benoit Autem
Frédéric Druck : « Nous revendiquons le maintien de cette fiscalité avantageuse, car il est extrêmement important pour les entreprises d’avoir de la prévisibilité sur ce genre d’outils et une sécurité juridique. Notre leadership européen, voire mondial, sur certains aspects technologiques entraîne des responsabilités pour les autorités en termes d’actions pour garantir un ancrage à long terme et pérenniser l’écosystème. »
Benoît Autem : « Je comprends parfaitement le cadre juridique de la sécurisation, mais face à un contrôleur fiscal qui vous dit «Vais-je vous croire ?», ça laisse une impression excessivement désagréable. Certes, je suis favorable à une analyse profonde des aides et si nécessaire, à une remise en question de certaines d’entre elles, mais avec comme contrepartie une sorte de sanctuarisation de certaines aides, au minimum pendant 5 à 10 ans, ainsi qu’un appui et un soutien juridique pour les PME, car nous travaillons avec un cabinet d’avocats pour nous assister systématiquement dans chacun de nos projets, pour lesquels il faut être extrêmement méticuleux. Il est donc essentiel d’assister les spin-off et les PME qui ne sont pas toujours conscientes des conséquences potentielles d’un contrôle fiscal pouvant tout compromettre. »
Nous sommes confrontés à des difficultés de recrutement et les deux dernières années sont parmi les plus difficiles.
Nicolas Velings
Bertrand Mérot : « Je suis entièrement d’accord avec vous. Nous avons également bénéficié des abattements du précompte, des exonérations sur le revenu des plus-values, ce qui entraîne un véritable climat entrepreneurial. Tout ceci nous a permis de nous développer dans les premières années, sans avoir à enchaîner des augmentations de capital. Mais depuis quelques temps, nous assistons effectivement à un certain zèle de l’administration, qui entraîne une situation aberrante : ainsi, nous déployons de gros efforts pour faire venir des chercheurs du Chili, du Kenya ou de Hongrie… mais on nous demande de prouver que ces chercheurs font bien de la recherche ! Nous devons donc également faire appel à des avocats et dépenser de l’argent que nous ne pouvons pas consacrer à la recherche. »
Adrien Dolimont : « Vos témoignages sont assez interpellants et je ne manquerai pas de relayer cette information. Je tiens à ce que chaque contribuable soit traité de la même manière et qu’on applique le principe de confiance pour les aides à la recherche dans les accords de gouvernement, aussi bien au fédéral qu’à la région. Certes, les contrôles sont nécessaires, mais pour s’assurer que l’argent est bien utilisé. Le but final étant, aussi bien des pouvoirs publics que des entreprises, de créer de l’activité économique. »
Nicolas Velings : « Au niveau des hautes écoles, la question des abattements est très complexe. Par ailleurs, le décret Paysage a prévu dans les missions des hautes écoles la formation initiale, la formation continue et la recherche appliquée. De par notre proximité, nous sommes un bon partenaire pour la recherche appliquée, mais le financement est très peu prévu, tant en personnel qu’en infrastructure. Des compétences en hautes écoles seraient prêtes à des partenariats de recherche proches du milieu industriel, mais les moyens manquent du côté de la FWB. »
Il me paraît essentiel de cartographier tous nos centres de recherche.
Sandrine de Wouters
Adrien Dolimont : « Soutenir la recherche, qui ramène de l’activité sur notre territoire, est clairement mentionné comme tel dans la déclaration de politique régionale, et nous devons utiliser tous les leviers à notre disposition pour le faire. Aujourd’hui, le paysage est trop dispersé, il faut œuvrer à la massification pour obtenir ensuite de bonnes collaborations avec les hautes écoles et les universités. Il est donc indispensable de créer le réseau le plus large possible, robuste en Wallonie, mais solide également au niveau européen. »
Frédéric Druck : « Le secteur a investi plus de 6 milliards en R&D en Belgique l’an dernier, ce qui est énorme au niveau européen. Ce n’est pas qu’une charge financière pour l’État, car cela permet d’attirer des projets et de recruter des chercheurs, qui payent des charges ONSS et des impôts, leurs entreprises payant également des charges sociales et des impôts… C’est donc un circuit assez vertueux au final. »
Pascale Delcomminette : « Les incitants fiscaux sont pour nous un argument majeur d’attractivité et doivent être maintenus : notre rôle est de trouver des investissements structurants, pour augmenter l’indépendance stratégique de la Wallonie, et pérennes, ce qu’une fiscalité avantageuse encourage. Le principe de confiance que le Ministre-Président a évoqué doit être généralisé ; nous le pratiquons depuis une dizaine d’années et les retours sont positifs, sur base de contrôles a posteriori bien encadrés. Les entreprises jouent le jeu et elles peuvent se concentrer sur leurs business. »
Dominique Demonte : « Le contexte macroéconomique a changé ces dernières années, ce qui se traduit pour les entreprises par une difficulté plus grande à accéder au capital privé. La question étant de connaître les leviers dont on dispose à l’échelle régionale pour essayer de compenser ces enjeux internationaux. Les infrastructures, la formation, la recherche, la fiscalité… : généralement tout cela est traité en parallèle, avec très peu d’interconnexion entre les différents dossiers. Mieux gérer cela et maximiser les impacts au niveau de la recherche est important. »
Frédéric Druck : « Il faut effectivement pousser les Wallons à aller chercher des budgets au niveau européen. La Flandre a capté 1,5 milliards pour 6700 projets déposés, alors que les Wallons sont à 200-300 millions pour 1700 projets déposés. C’est là qu’intervient aussi le EU Biotech Act, une initiative prise par la Belgique lors de sa présidence du Conseil européen, qui vise à créer un cadre juridique européen plus solide pour stimuler l’innovation et attirer les investissements en biotech en Europe. »
Une de nos missions est précisément d’attirer des talents étrangers dans nos secteurs stratégiques, dont les biotech.
Pascale Delcomminette
Sandrine de Wouters : « Il me paraît essentiel de cartographier tous nos centres de recherche. Il faut pouvoir massifier par ville ou par parc scientifique et surtout les connecter, tant au niveau régional qu’européen. Aux Pays-Bas, tout est clairement défini d’une ville à l’autre, selon le secteur souhaité. La cartographie est très claire. Ce n’est pas encore le cas en Belgique, alors qu’on dispose d’un excellent vivier. »
Benoît Autem : « On souligne le fait que les entreprises wallonnes ne sont pas assez tournées vers le financement européen, mais nous avons deux projets Eurostars en cours. Quand on connaît la compétitivité de ce genre de projets, c’est très valorisant. Il existait précédemment une prime Horizon Europe, qui permettait de favoriser et d’aider les entreprises à faire un dépôt de projet européen, mais cette prime a été supprimée au moment où nous allions déposer un projet. Or, je viens d’apprendre qu’elle était à nouveau disponible ! Il serait donc très utile de stabiliser ce qui est établi pendant une période bien déterminée. »
Bertrand Mérot : « L’Europe est en effet une source de financement extrêmement intéressante et apporte une grande notoriété qui permet d’ouvrir l’entreprise à l’international. Nous sommes aussi soutenus par l’European Innovation Council. Tout ce que fait la Belgique et la Wallonie est extrêmement important et nous leur en sommes très reconnaissants, mais dès que les besoins se chiffrent non plus à quelques millions mais à quelques dizaines de millions d’euros, les choses se compliquent singulièrement et dépendent de la bonne orientation des marchés. Cette dépendance parfois mortelle au cycle financier est donc dommageable, d’où une réflexion à avoir pour continuer à accompagner les entreprises, avec par exemple des fonds de sauvegarde ou des prêts subventionnés, ou ne serait-ce que des cautions apportées par des bailleurs crédibles. »

Bertrand Mérot, PhD, MBA et CEO de Bio-Sourcing

Dominique Demonte, CEO du Biopark de Charleroi
La collaboration entre universités, hautes écoles, PME et grandes entreprises est-elle efficace ou pourrait-elle être améliorée ?
Benoit Autem : « L’innovation vient de la diversité et des échanges. Nous avons trouvé des collaborations exceptionnelles dans les hautes écoles (HELHa, HELMo), avec des personnes motivées et des étudiants formés et compétents. Progressivement, nous sommes allés à la rencontre de quelques professeurs d’université, ce qui permet de développer une compréhension mutuelle entre D-Tek, les hautes écoles et les universités. L’entreprise a une grande responsabilité, en tant qu’entrepreneurs, nous devons aller vers les autres. »
Adrien Dolimont : « Nous devons revoir le décret qui cadre la recherche en Wallonie et qui n’a plus évolué depuis 2008. Le constat que je partage, c’est le manque de connaissance du monde économique de la recherche qui peut se faire ailleurs. Le défi de valorisation de cette recherche est un des éléments centraux auquel nous devons répondre. De plus, la montée à l’Europe pour tous les projets doit se faire conjointement avec les entreprises et le milieu académique. »
Nicolas Velings : « Au niveau de la formation, l’alternance pourrait être accrue, mais en travaillant le rôle de formateur de l’entreprise, car cet aspect est encore à géométrie très variable, l’étudiant étant parfois considéré comme une main d’œuvre pas trop chère. Pour l’octroi des bacheliers et des Master 2 d’ingénieur, nous aimerions les ouvrir à la formation continue, avec plusieurs modules sur quelques semaines. Cela pourrait aussi permettre à des gens en reconversion de carrière ou en volonté d’évolution de carrière de suivre un module. On constate en tout cas que la présence des plus de 30 ans dans des groupes de classe influence positivement la maturité du groupe. Cela pourrait donc aussi constituer un tremplin pour nos étudiants. Les académies d’entreprise pourraient également faire davantage appel à nos enseignants pour développer certains modules, ça permettrait aussi à nos enseignants d’être au contact des entreprises et de les vivre de l’intérieur. Le grand classique en haute école étant les stages en entreprise, lieu d’échange par essence. »
L’Europe est une source de financement extrêmement intéressante et apporte une grande notoriété qui permet d’ouvrir l’entreprise à l’international.
Bertrand Mérot
Bertrand Mérot : « J’ai du mal à concevoir le développement d’une biotech qui ne soit pas intrinsèquement liée avec son université locale, c’est un développement consubstantiel indispensable. Une chose est certaine : dans le développement d’une biotech, rien ne se déroule jamais comme prévu et il faut en permanence se remettre en question et être donc connecté à une source d’innovation. C’est un levier de démultiplication d’accès à l’innovation, à la recherche, à la flexibilité. Quand on a la chance de trouver des professeurs qui sont conquis par nos projets, on a ainsi accès à une source d’innovation, de réflexion, mais aussi accès aux étudiants, ce qui constitue un facteur clé du succès des entreprises de biotech. »
Dominique Demonte : « Les outils de financement régionaux favorisent fortement les interactions entre les universités, les PME et les grandes entreprises. On a d’ailleurs vu une explosion des partenariats entre ces mondes qui, il y a encore 20 ans, se connaissaient très peu. Par ailleurs, la force d’une structure comme le Biopark, c’est d’être un réseau de réseaux, et donc de pouvoir interconnecter toute une série d’acteurs entre eux. L’an dernier, nous avons organisé 60 événements au niveau du Biopark, parce que nous y avons des profils très différents. »
Frédéric Druck : « Dans les emplois à pourvoir, certains n’ont pas trouvé de candidats. Si on se penche sur l’aspect qualitatif, on se rend compte que les problèmes rencontrés par les entreprises réside dans le manque de capacité des candidats à faire du pratico-pratique : gestion de projets, résolution de problèmes, analyse critique… Les hautes écoles sont les premières à essayer d’adapter au maximum les programmes en fonction des besoins du monde industriel. Peut-être le monde universitaire devrait-il aussi davantage franchir ce pas, en adaptant quelque peu les cursus actuels, pour y intégrer les notions dont l’étudiant aura besoin en allant poser une candidature en entreprise. »
La force d’une structure comme le Biopark, c’est d’être un réseau de réseaux.
Dominique Demonte
Pascale Delcomminette : « Au travers de nos actions à l’étranger, nous avons perçu ces dernières années une évolution positive : le monde académique et de la recherche est nettement mieux connecté à celui de l’entreprise On le voit avec la stratégie de spécialisation intelligente, avec les initiatives d’innovation stratégique que nous portons à l’international. Nous emmenons les entreprises, mais aussi les chercheurs et nous les soutenons avec les réseaux de l’AWEX (conseillers économiques et commerciaux) et de WBI (conseillers scientifiques et académiques), Nous les connectons à d’autres partenaires de recherche à l’étranger pour aller chercher des moyens à l’Europe pour des projets Eurostars, par exemple. Et puis, il y a des initiatives comme Win4SpinOff, qui connectent les partenaires et forment les chercheurs à l’esprit d’entreprise. »
Sandrine de Wouters : « Oui, l’innovation démarre de la rencontre et ce sont des choses que j’entends aussi à l’étranger dans tous les parcs scientifiques. Avec notre offre immobilière, nous étudions le design de nos bâtiments pour permettre cette rencontre entre locataires chercheurs, qui peuvent éventuellement se prêter des outils très coûteux. Nous proposons des events plus ciblés pour guider des entrepreneurs dont nous savons qu’ils vont faire face au même problème dans les mois qui viennent et que le moment est donc opportun pour les faire se rencontrer. Nous avons cette force de pouvoir observer l’évolution des choses et d’aider les entrepreneurs au moment opportun. Vous n’êtes pas seuls, nous pouvons travailler tous ensemble ! »