Oubliez les vitrines poussiéreuses et l’interdiction de toucher. Au Musée d’interprétation archéologique du Brabant wallon (MiaBW), le passé ne se contemple pas, il s’expérimente.

Céline Piret
Conservatrice au Musée d’interprétation archéologique du Brabant wallon (MiaBW)
Rencontre avec Céline Piret, Conservatrice d’un lieu atypique où l’histoire de nos régions, de la Préhistoire à l’Antiquité, prend vie grâce à une approche résolument sensorielle.
« Nous sommes un musée tactile », annonce d’emblée Céline Piret. Si le musée conserve plusieurs milliers d’artefacts, la muséographie privilégie la qualité de l’expérience. « Ici, des vitrines sans vitre permettent aux visiteurs de manipuler de véritables vestiges ou des fac-similés. Pour les objets plus fragiles, le musée a coupé la lumière : c’est à la lampe de poche que le visiteur joue les explorateurs, redécouvrant les détails invisibles à l’œil nu. » L’immersion passe aussi par l’odorat, avec un « olfactorium » dévoilant les épices romaines ou l’odeur fumée de l’amadouvier, champignon indispensable pour allumer un feu à la Préhistoire.
Pour les objets plus fragiles, le musée a coupé la lumière : c’est à la lampe de poche que le visiteur joue les explorateurs, redécouvrant les détails invisibles à l’œil nu.
Apprendre en manipulant avec des experts
La grande force du MiaBW réside dans son équipe : tous les animateurs sont des archéologues de métier. « Cela permet une pédagogie sur mesure, idéale pour les sorties scolaires. Le musée propose des modules ‘emboîtables’ selon les besoins des enseignants. Les petits s’éveillent aux sons préhistoriques et à la peinture à l’ocre, tandis que les ados du secondaire deviennent des ‘savanturiers’. Ils s’initient à la paléoanthropologie, à la datation carbone 14 ou explorent une maquette unique de villa gallo-romaine démontable. On convoque ainsi l’esprit critique, la science et le plaisir », résume la conservatrice.
L’actualité du musée est riche. En décembre, l’animation Prehistoric Family invite les familles à vivre la Préhistoire de l’intérieur chaque samedi. En juin, l’exposition Face to Face with Prehistory permettra de découvrir la reconstitution hyperréaliste, façon mannequin de cire, d’une femme du Mésolithique ayant vécu en Belgique.