Le développement durable concerne aussi bien les enjeux environnementaux que sociaux, mais son approche reste encore beaucoup trop cloisonnée. La vision de Marie Delvaulx, Directrice du réseau belge du développement durable The Shift.
Les façons dont on mange, dont on bouge, dont on travaille… font partie d’un tout. L’ensemble des acteurs de la société doivent comprendre qu’en matière de développement durable, tout est lié et qu’il faut dès lors décloisonner les actions. Aujourd’hui, des initiatives naissent en ce sens ; c’est par exemple le cas avec Beyond Chocolate, un partenariat lancé l’an dernier pour que, d’ici à 2030, le chocolat belge soit 100 % durable.
L’ambition commune des nombreux signataires de Beyond Chocolate – producteurs de chocolat, grande distribution, ONG, universités – est, entre autres, de combattre le travail des enfants, de lutter contre le déboisement et d’assurer un revenu décent aux producteurs locaux de cacao.
D’autres défis sont également appréhendés, comme le prix et la concurrence sur marché du chocolat, les enjeux climatiques auxquels font face les pays producteurs de cacao, la qualité des matières premières ou les volumes de production disponibles. L’objectif du projet est donc d’analyser, sur l’ensemble de la chaîne, les mesures à prendre pour atteindre cette ambition d’un chocolat belge durable.
Pour s’assurer d’un réel impact positif, les décisions doivent être soutenues par des analyses scientifiques et des partenariats.
Durabilité et stratégie
De nombreux outils existent pour intégrer la durabilité dans la stratégie des entreprises, par exemple pour orienter leurs investissements ou diminuer leur empreinte carbone. Le cadre mondial actuellement utilisé est celui des Sustainable Development Goals, développés par les Nations Unies. Ils incitent les différentes organisations à renforcer leurs objectifs via des partenariats et permettent d’identifier les grands enjeux à traiter de manière urgente, comme la perte de biodiversité, le recours au plastique ou l’agriculture régénérative.
Pour l’heure, quelles que soient les problématiques identifiées, celles-ci sont souvent très complexes et difficiles à résoudre. Toute décision prise sur un aspect peut en effet avoir un impact négatif sur un autre. Pour éviter le greenwashing et s’assurer d’un réel impact positif en termes de durabilité, les décisions doivent être soutenues par des analyses scientifiques et des partenariats.