Si les autorités bruxelloises ont annoncé une réduction des subsides en faveur des panneaux solaires pour l’année prochaine, ceux-ci restent un investissement intéressant. Il existe toutefois d’autres manières de bénéficier des avantages et du rendement de l’énergie solaire.
Texte : Joris Hendrickx
En quoi consiste exactement le nouveau régime de subvention bruxellois pour les panneaux solaires ?
« Bruxelles souhaite réduire les certificats verts pour les panneaux solaires de 17 % à 42 % à partir d’avril 2020, pour le marché des entreprises. Cela signifie qu’à l’heure actuelle, vous recevez encore 2,4 certificats par mégawattheure (MWh) produit pour votre installation. À un prix du marché d’environ 95 €, cela revient à un total de 228 € par MWh. »
« En avril 2020, on passera à 1,4 à 2,1 certificats par MWh. Cette diminution est logique en soi, puisque le quota actuel est en vigueur depuis 2013, alors que les prix des panneaux solaires et de leur installation ont fortement baissé depuis lors. »
« La réalisation d’une installation photovoltaïque est souvent plus difficile en zone urbaine. Il y a généralement de nombreux obstacles, des objets faisant de l’ombre, ou l’installation nécessite de rénover préalablement la toiture ou d’investir dans une nouvelle cabine électrique. »
« C’est pourquoi, même après la baisse en avril 2020, le subside restera plus élevé qu’en Flandre et en Wallonie. Les autorités bruxelloises encouragent ainsi fortement à placer des panneaux solaires, même dans le cas d’installations difficiles. »
Les panneaux solaires resteront très intéressants après avril 2020, car les subsides bruxellois restent nettement plus élevés que dans le reste du pays.
Quel sera l’impact de ce changement ?
« Étant donné cette future diminution des certificats verts, il est actuellement très intéressant pour les entreprises bruxelloises, de réaliser dès maintenant leurs projets photovoltaïques. Chaque installation effectuée et contrôlée avant le mois d’avril 2020 pourra bénéficier pendant encore 10 ans de l’ancien régime à 2,4 certificats par MWh. Nous nous attendons donc à réaliser encore de nombreux projets fin 2019 et début 2020. »
« Mais cela ne change rien au fait que les panneaux solaires resteront très intéressants après avril 2020. Comme nous l’avons vu, les subsides bruxellois restent en effet nettement plus élevés que dans le reste du pays. Après une courte période de stabilisation en avril et en mai 2020, le marché des panneaux solaires reprendra rapidement. »
De quelle manière tentez-vous d’abaisser le seuil pour les panneaux solaires ?
« Eneco intervient en tant qu’investisseur et gestionnaire tiers. Cela signifie que nous louons le toit, que nous y installons les installations photovoltaïques (payées par nous) et que nous mettons ensuite l’électricité produite par ces installations gratuitement à la disposition des utilisateurs du bâtiment. »
« Nous nous chargeons également de tous les préparatifs : les analyses de la toiture et du réseau, la recherche d’un partenaire en construction compétent et fiable, les demandes de permis, les agréments, mais aussi du monitoring, des contrôles (préventifs), des réparations, du nettoyage et de l’entretien du système. »
« Ainsi, outre l’abaissement du seuil, nous proposons également à nos clients une prise en charge complète, de l’électricité gratuite et, selon le projet, un éventuel loyer supplémentaire pour la toiture. L’installation devient la propriété du client au bout de dix ans. S’il le souhaite, nous pouvons continuer à lui apporter notre soutien pour l’entretien et la gestion de l’installation PV. »
Les collaborateurs contribuent aussi à la durabilité sur leur lieu de travail, et nous pouvons espérer que cela les pousse à réfléchir davantage à l’énergie verte et à la durabilité dans leur propre foyer.
Quelles sont les possibilités en termes de participation aux installations de panneaux solaires ?
« Avec la plateforme Ecco Nova, nous misons aussi sur la participation. Concrètement, nous offrons entre autres à la population locale et aux collaborateurs de l’entreprise la possibilité de participer au rendement financier par le biais du crowdlending. Ainsi, nous avons par exemple ouvert les installations d’ArcelorMittal et de Volvo Car Gent aux collaborateurs, qui ont pu recevoir un rendement annuel brut de 4 %. Sur 1 000 €, cela donne donc un intérêt de 40 € par an, moins le précompte mobilier, pendant 6 ans, soit au total 240 € bruts. Ils récupèrent leur investissement initial au bout de cinq ans, en plus des intérêts déjà versés pendant six ans. »
« Les collaborateurs contribuent aussi à la durabilité sur leur lieu de travail, et nous pouvons espérer que cela les pousse à réfléchir davantage à l’énergie verte et à la durabilité dans leur propre foyer. Pour les locataires et les résidents d’immeubles à appartements, c’est la solution par excellence pour pouvoir malgré tout investir dans des panneaux solaires. »
Comment envisagez-vous l’évolution du marché bruxellois du photovoltaïque au cours des prochaines années ?
« Fin 2018, les installations PV de Bruxelles représentaient une puissance de 83 MWc. Cela correspond à une production d’environ 75 gigawattheures, soit la consommation moyenne d’un peu plus de 20 000 ménages. Cette année, quelque 16 MWc sont venus s’y ajouter. Tout indique que les nouvelles installations seront plus importantes encore en 2019 qu’en 2018, de sorte que nous dépasserons très probablement le cap des 100 MWc à Bruxelles. Nous observons en outre qu’il subsiste un énorme potentiel inexploité. »
« Selon le projet du Pacte énergétique national, Bruxelles a pour ambition de produire 2,5 fois plus qu’en 2018 d’ici 2030. La volonté de miser à fond sur l’énergie durable est donc bien présente, mais cela n’est pas toujours évident dans un environnement urbain. Le choix d’un partenaire expérimenté est donc essentiel pour mener ses projets à bien. »