Investir durablement, c’est vouloir exercer un impact positif sur la société, l’environnement et le monde dans lequel nous vivons. Une telle démarche permet de soutenir les entreprises qui placent l’écologie, la responsabilité sociale et l’éthique au centre de leurs préoccupations. Il existe de multiples secteurs d’activités où placer ses deniers dans des projets durables.
Texte : Philippe Van Lil
Critères de base
Un investissement durable désigne une stratégie d’investissement qui englobe les questions environnementales, sociales et de bonne gouvernance d’entreprise. Les stratégies d’investissement traditionnelles ne prennent que rarement en compte ces facteurs.
Les facteurs environnementaux sont ceux qui on un impact, entre autres, au niveau des émissions de gaz, des changements climatiques, de la gestion des déchets, de la pollution et de l’efficacité énergétique. Les facteurs sociaux, eux, font par exemple référence au respect des droits de l’homme, aux conditions de travail, à la santé, à la sécurité et à la diversité des employés. Enfin, les facteurs de bonne gouvernance sont notamment liés à l’indépendance et aux rémunérations du conseil d’administration, à la réputation et aux droits des actionnaires, à la conduite d’une politique transparente et à l’éthique des affaires.
Toutefois, d’un organisme à l’autre, il existe de nombreuses définitions et différences d’interprétations de ce qui relève ou non du durable. Certaines entreprises d’investissement en ont une définition étroite, qui repose uniquement sur des critères de rejet – industrie du tabac, etc. -, tandis que d’autres adoptent une perspective plus large, qui comprend des pratiques comme l’investissement communautaire.
Selon une étude du FMI publiée en octobre dernier, la performance des fonds durables est comparable à celle des fonds d’actions classiques.
Fonds rentables
Depuis une dizaine d’années, l’intérêt porté par tous les publics, du citoyen aux organisations, pour les investissements durables et responsables s’est considérablement accru. Il y a encore toutefois de la marge : globalement, les fonds durables représentent moins de 2 % de l’univers total des fonds d’investissement.
Pour ceux qui en douteraient, les investissements durables ne sont pas moins rentables que les autres. Selon une étude du FMI publiée en octobre dernier, la performance des fonds durables est comparable à celle des fonds d’actions classiques.
Si les fonds centrés sur l’environnement ont particulièrement la cote, l’offre des banques ne se limite toutefois pas à ce seul secteur d’activité. Les investissements durables concernent des secteurs aussi variés que la recherche médicale, la construction, l’agroalimentaire, les transports et la logistique, le tourisme et, bien sûr, l’énergie durable, pour ne citer que ceux-là.
Recherche médicale et soins de santé
Des fonds visent par exemple à soutenir spécifiquement des sociétés actives dans l’innovation et la recherche médicale tout en contribuant à la transition énergétique et écologique. Ces fonds excluent par exemple les titres de créances et valeurs mobilières des sociétés réalisant une partie de leur chiffre d’affaires dans l’industrie du tabac, de l’armement et de l’alcool.
Plus globalement, dans le secteur de la santé au sens large, ils mettent aussi l’accent sur la volonté d’améliorer la qualité de vie des patients tout comme celle des soignants. L’intégration du modèle de développement durable dans les processus de soins de santé est d’autant plus estimable dans un contexte où les réformes hospitalières mettent d’abord en avant les objectifs de rentabilité financière.
Immobilier
Autre exemple : l’investissement durable dans le secteur de l’immobilier. Aujourd’hui, il est devenu une évidence. Notamment sous l’impulsion des lois et règlements, de nombreuses mesures sont prises en matière de consommation d’énergie, d’eau, de gaz à effet de serre, de gestion des déchets, etc., tant pour la construction de nouveaux bâtiments que pour les opérations de réhabilitation et de rénovation. Mais l’attention est aussi souvent portée sur l’entretien des biens, le prix des loyers, le confort des occupants et la qualité de vie des quartiers.