Créer de la biodiversité constitue un atout indiscutable pour les entreprises et les collectivités. Pour être optimale, une telle démarche nécessite toutefois de la stratégie et un monitoring des résultats engrangés.
Texte : Philippe Van Lil
Favoriser la biodiversité présente de multiples avantages. Cela permet bien sûr d’agir sur l’environnement, par exemple en diminuant la pollution industrielle ou agricole ou en augmentant la qualité d’un bâtiment en termes énergétiques. Mais cela permet aussi d’impacter durablement l’activité d’une entreprise, de renforcer son image, d’améliorer la valeur de ses actifs immobiliers, d’accroître le bien-être et la productivité de ses employés, d’attirer et de retenir les talents, etc.
Le pouvoir insoupçonné des abeilles
Question de créer de la véritable valeur avec la biodiversité, la difficulté est néanmoins de développer une stratégie adéquate et des projets efficaces et d’en mesurer l’impact. Michael Van Cutsem est le CEO de BeeOdiversity, une société qui accompagne les entreprises et collectivités à créer de la valeur avec la régénération de la biodiversité tant à un niveau stratégique qu’opérationnel.
Les abeilles sont capables de récolter, sur de très larges surfaces, des informations sur la biodiversité, les polluants agricoles et industriels.
Via un exemple quelque peu surprenant, il explique à quel point on peut parfois se monter ingénieux pour atteindre les objectifs précités : « Il n’existe aucune technologie permettant de récolter, sur de très larges surfaces, des informations sur la biodiversité, les polluants agricoles et industriels. C’est néanmoins possible grâce aux abeilles ! »
Du fait qu’elles se nourrissent en couvrant de telles surfaces, elles y récoltent naturellement des milliards d’échantillons. « Ceux-ci sont ensuite analysés afin d’y retrouver l’ADN des plantes visitées par les abeilles, d’évaluer la qualité de l’écosystème de la zone et de lister les polluants agricoles et industriels », poursuit notre interlocuteur. Ce système est par exemple utilisé par des industriels pour monitorer leur niveau de pollution, par le secteur de l’eau pour monitorer des zones de captage afin d’y éviter les polluants et par l’immobilier ou tout acteur souhaitant agir localement pour la biodiversité et mesurer l’impact positif.
Des outils accessibles à tous
Ce type d’outils innovants est accessible tant aux villes, collectivités et grandes entreprises qu’aux petites entreprises et aux citoyens. Michael Van Cutsem : « Par exemple, une nouvelle sorte d’hôtels à insectes permet d’accueillir ces derniers sur des sites ou dans des jardins, d’en vérifier le taux d’occupation et d’évaluer la qualité d’un écosystème. »