En Wallonie, le traitement des eaux usées fait l’objet d’une attention immense. La protection de l’environnement est évidemment ici une question de santé publique mais aussi de préservation à la fois de nos ressources en eau et de la biodiversité.
Texte : Philippe Van Lil
Dans le secteur du traitement des eaux, les défis sont gigantesques : optimiser le fonctionnement de l’outil existant ; traiter de manière appropriée tant les eaux usées domestiques qu’industrielles et agricoles ; assurer la transition énergétique ; rencontrer les défis du changement climatique ; améliorer le fonctionnement de l’égouttage ; booster la recherche scientifique, notamment pour éliminer les micropolluants ; lutter contre les pollutions accidentelles à proximité des zones de captages… le tout en maintenant un prix de l’eau abordable !
Développement des partenariats
Jean-Luc Martin, Président du Comité de Direction de la SPGE, explique que pour rencontrer ces multiples défis, « les partenariats et la coordination entre tous les acteurs du secteur de l’eau s’intensifient. Un Comité de coordination se penche sur toutes les synergies et transversalités possibles, notamment via l’élaboration d’un plan industriel à l’échelle sectorielle. Nous avons par exemple été retenus dans le cadre d’une série de projets du plan Get Up Wallonia pour un budget total de 21 millions d’euros. Dans le domaine des eaux usées, nous pouvons évoquer le projet REUSE, qui vise la réutilisation des eaux usées. »
Techniquement, on est aujourd’hui à même de traiter les eaux pour les réutiliser. Toutefois, cela représente des investissements considérables et le rapport coût/efficacité n’est pas encore suffisant.
Au rang des partenariats, mentionnons aussi les Contrats de captage, « qui permettent des échanges constructifs entre les différents acteurs d’une zone de captage », et une convention de partenariat avec la SPAQUE, « en vue d’améliorer la réactivité d’action de prévention en cas de pollution accidentelle à proximité des zones de captages ».
Des moyens à la hauteur
Signalons aussi les aides de la Banque européenne d’investissement : un prêt de 150 millions d’euros pour l’assainissement et la protection des eaux ; un prêt de 4,5 millions et un subside de 500.000 euros pour le financement au principe du Mécanisme de financement au capital naturel (MFCN), une première sur le territoire belge.
Notre interlocuteur se veut lucide : « Nos projets doivent anticiper les défis du changement climatique. Techniquement, on est aujourd’hui à même de traiter les eaux pour les réutiliser. Toutefois, cela représente des investissements considérables et le rapport coût/efficacité n’est pas encore suffisant. Il y a donc encore du travail ! »