La gazéification de résidus de bois n’est pas encore envisagée comme un moyen de fournir de l’énergie renouvelable à grande échelle. Pourtant, comme l’explique la direction de Xylergy représentée par Bruno Reul,Alexandre Bacq et Julien Vu Hung, elle offre une solution durable et locale pour une indépendance énergétique.
En quoi consiste votre procédé ?
Xylergy : « Nous avons développé une technologie de gazéification de la biomasse à partir de déchets de bois naturel (ex. : chutes de scieries) ou imprégnés (ex. : billes de chemin de fer). Grâce à cette technologie de pyrolyse unique (technologie brevetée appelée NOTAR®), nous les utilisons pour produire des gaz propres, c’est-à-dire sans goudrons, utilisables dans des installations de cogénération (production combinée d’électricité et de chaleur) et dans les processus industriels en remplacement du gaz naturel. »
Nous agissons aussi comme un facilitateur, parce que le gaz et l’électricité sont des vecteurs énergétiques faciles à utiliser contrairement au bois qui est un solide.
Des exemples ?
XYL : « Nous avons une centrale de gazéification de biomasse sur le site de l’hôpital universitaire de Mont-Godinne pour la cogénération chaleur/électricité. Globalement, notre procédé est destiné à des utilisateurs intensifs, des installations industrielles ou des collectivités, et non à des consommateurs individuels… sauf dans le cadre du développement de communautés de consommateurs telles que des réseaux de chaleur groupant un grand nombres d’utilisateurs. »
Quels sont les avantages ?
XYL : « Par rapport à l’éolien ou au solaire, nous ne sommes pas tributaires du vent ou de l’ensoleillement. Nous fonctionnons donc en continu. En outre, nous travaillons dans un cadre d’économie circulaire et d’approvisionnement local : notre matière première – le bois – vient des environs. Si l’on fait un bilan carbone, nous sommes neutres vu que notre processus ne nécessite pas d’énergie en soi. Nous agissons aussi comme un facilitateur, parce que le gaz et l’électricité sont des vecteurs énergétiques très faciles à utiliser pour des industriels ou des collectivités, contrairement au bois qui est un solide. On peut certes transporter et stocker le bois, mais c’est moins facile à envisager pour une utilisation industrielle. L’Europe, de manière générale, n’est pas très performante pour utiliser ce type de résidus de bois. L’utilisation optimale de ces résidus est de produire de l’électricité. Le biochar issu de notre procédé peut également être valorisé dans une optique de capture de CO2.