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La transition écologique exige réalisme et dialogue

La transition écologique est un concept qui englobe de multiples réalités et objectifs. Pour les entreprises, elle constitue une opportunité sociétale et économique. 5 expert nous détaillent des exemples de bonne pratique et les stratégies qu’ils préconisent pour accélérer cette transition.

Quelle définition donnez-vous à la transition écologique ?

Marie Delvaulx Directrice de The Shift

Marie Delvaulx : « Même si la question du climat est primordiale, la durabilité doit être vue de manière transversale et pas uniquement à travers le prisme de l’écologie. Chaque entreprise ou organisation doit pouvoir appuyer sa stratégie de développement durable sur les trois grands piliers que sont les critères ESG, à savoir ‘environnemental’, ‘social’ et de ‘bonne gouvernance’. On ne peut pas non plus parler de durabilité sans mentionner les SDGs, soit 17 objectifs de développement durable définis en 2015 par les Nations Unies et ratifiés par 193 pays. Les organisations peuvent travailler sur ces critères pour réaliser toute une série d’actions. Par rapport à ces critères, la Belgique se positionne en cinquième place, ce qui laisse à penser que nous faisons bien les choses. Toutefois, si l’on prend en compte le Spillover Index, qui mesure les impacts indirects de notre activité économique à l’étranger, comme les chaînes d’approvisionnement de certaines matières premières, notre pays se positionne en 143e place. Nos entreprises peuvent donc aujourd’hui aller beaucoup plus loin dans leur démarche de durabilité. Rénover des bâtiments, placer des panneaux solaires, diminuer sa consommation énergétique, etc., c’est très bien, mais cela ne suffit pas ! »

Trouver des solutions aux enjeux du développement durable nécessite un dialogue entre toutes les parties prenantes de la société et l’établissement de partenariats.

Marie Delvaulx

Jonathan Marescaux : « Je rejoins entièrement votre propos. On met en effet beaucoup l’accent sur la transition environnementale et écologique qui, elle-même, est subdivisée en trois sous-catégories : agroalimentaire, industrielle et énergétique. À côté de ça, on place la transition économique et sociétale. Mais finalement, c’est le même combat ! On ferait bien de simplifier le message en ne parlant que de ‘transition’ car chaque pilier supporte les autres. Lorsqu’un investisseur s’engage dans un projet vert, c’est à la fois de l’économie, de l’écologie et du bien-être humain, donc de la transition sociétale. Au sein de notre entreprise, acteur de la transition écologique, nos collaborateurs souhaitent aussi une transition sociétale, par exemple avec des horaires de travail flottants et un meilleur équilibre entre vies professionnelle et privée. J’ai une manière un peu personnelle de relier tout cela en parlant de la biodiversité car celle-ci est probablement la solution à la majorité des crises actuelles, qu’elles soient climatiques, sanitaires, sociales ou économiques. Travailler sur la biodiversité permet de créer du bien-être. »

Stefaan Sonck Thiebaut : « Je suis tout à fait d’accord avec cette idée de concevoir la transition économique de façon large. L’économie devrait mieux répondre aux défis humains, de manière éthique et en restant dans les limites qu’offre l’écosystème notre planète. C’est ce qu’illustre l’économiste britannique Kate Raworth dans son ouvrage ‘La théorie du donut’. Elle y préconise de reconsidérer les fondements de la science économique. Au lieu de se concentrer sur la croissance de l’économie, elle choisit un modèle protégeant notre écosystème tout en garantissant à chacun sur terre un accès à ses besoins fondamentaux, qui constituent l’intérieur du donut : alimentation, logement, éducation, soins de santé, etc. L’extérieur du donut, ce sont les limites de notre planète. Il s’agit là de réduire notre production de gaz à effet de serre, notre consommation d’eau douce, etc. Une telle transition nécessite de penser et d’agir autrement en vue d’offrir des produits et services innovants. »

Stefaan Sonck Thiebaut Directeur général d’Innoviris

Rikkert Leeman : « L’innovation est effectivement un élément essentiel. Le secteur de l’immobilier, dans lequel notre entreprise est active, est par nature un secteur relativement statique. Cependant, au cours des dix dernières années, des évolutions majeures ont eu lieu en matière de consommation énergétique et d’optimisation des performances des bâtiments. Ces changements sont aussi liés – et c’est sans doute le plus important – à une autre forme de transition : l’évolution des mentalités. Au sein de notre société dite de consommation, elle se marque très fort en termes de circularité et de réutilisation des matériaux. Dans le secteur du bâtiment, cela se traduit par moins de démolitions, plus de rénovations, moins de déchets et plus de matériaux recyclés. Cette ‘transition mentale’ trouve aussi sa pleine expression au niveau de la notion de propriété. Auparavant, tout le monde voulait être propriétaire de tout : sa voiture, sa maison, etc. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus dans une économie de partage. Le succès du covoiturage et des diverses plateformes collaboratives le démontre à suffisance. Tous ces éléments permettent évidemment une meilleure utilisation des ressources et une diminution de l’empreinte écologique. »

Quels sont les critères utilisés pour évaluer si un projet est durable ou pas ? Cet aspect exige de la clarification et de l’harmonisation.

Stefaan Sonck

Vincent Luyckx : « En tant qu’acteur économique, nous devons nous orienter vers de la croissance verte. Il s’agit d’une croissance économique qui veille à limiter notre empreinte carbone. Une telle démarche n’a rien d’évident. En effet, la majorité de nos fournisseurs se situe à l’étranger. Avec même quelque 30 % d’entre eux implantés en Asie, les problèmes de transport et d’empreinte carbone sont donc encore très marqués. La transition écologique pour notre entreprise est une manière plus rationnelle de travailler, intégrant l’écologie dans les décisions. »

Jonathan Marescaux CEO d’E-Biom

Jonathan Marescaux : « La transition, au sens large, doit dès lors aussi être synonyme de résilience. Aujourd’hui, par exemple, tout le monde veut du renouvelable pour remplacer les énergies fossiles. Cependant, les ressources minérales permettant la réalisation d’éoliennes ou de panneaux solaires sont en diminution et donc fort coûteuses. Dès lors, il faudra sans doute trouver un équilibre entre les différents types d’énergie et modes de transport. Dans le même ordre d’idées, à Bruxelles, les trois quarts des bâtiments ne sont pas aux normes électriques pour accepter des bornes de recharge. Il ne faut pas tous vouloir tout changer du jour au lendemain ! » 

Comment cette transition se met-elle en place au sein de nos entreprises ?

Stefaan Sonck Thiebaut : « À Bruxelles, le Plan Régional pour l’Innovation 2021-2027 intègre six défis sociétaux qui font la part belle à la transition économique et écologique. Globalement, les entreprises peuvent s’inscrire dans cette transition via trois types d’opportunités : créer de nouveaux services ou produits plus compétitifs, par exemple en consommant moins d’énergie ; créer une vision forte et créative autour de cette transition afin, notamment, d’attirer des talents ; travailler avec le secteur public. Nous les y aidons. L’un de nos programmes annuels, l’Innovative Starters Award, vise à récompenser trois jeunes entreprises innovantes. Grâce à un montant global de 500.000 euros, elles peuvent développer leur projet, produit ou service et passer à une phase de croissance. »

On met beaucoup l’accent sur la transition écologique, en la séparant des transitions économique et sociétale. Mais finalement, c’est le même combat !

Jonathan Marescaux

Vincent Luyckx : « Au sein de notre entreprise, nous avons déjà mené une série d’actions non négligeables : meilleure isolation des bâtiments, installation de panneaux photovoltaïques, remplacement d’une partie du parc automobile par des véhicules électriques, catalogue de produits digitaux, renforcement du tri des déchets en vue de leur recyclage, plantation d’une centaine d’arbres, etc. En ce moment, nous développons encore d’autres projets comme le placement de 300 panneaux photovoltaïques supplémentaires et le changement d’ERP pour digitaliser tous nos process et supprimer toute circulation de papier. Tous ces éléments opérationnels ont été relativement faciles à mettre sur pied. Ce qui le sera moins est la deuxième phase dans laquelle nous venons d’entrer : les économies de gaz et d’électricité. C’est pourquoi nous avons mis en place un groupe de travail chargé de plancher sur cette question d’une ampleur colossale. »

Rikkert Leeman CEO d’Alides

Rikkert Leeman : « Au sein du secteur immobilier, il y a quatre axes sur lesquels on peut avoir un impact important. Le premier est évidemment celui que vous venez de mettre en évidence : la consommation énergétique, avec une accélération du renouvelable, que ce soit au niveau du photovoltaïque, de la géothermie ou de la récupération de chaleur via des pompes à chaleur et des systèmes d’échange de chaleur. Ici, les techniques d’intelligence artificielle permettent aussi d’optimiser la consommation en fonction de l’occupation des bâtiments, du niveau d’ensoleillement, etc. Le deuxième concerne les matériaux avec, outre leur recyclage et leur réemploi, leur production écologique. Le troisième axe est d’avoir un impact minimal sur l’espace libre qu’il nous reste, ce qui rejoint aussi l’idée de la préservation de la nature et de la biodiversité. Mieux utiliser les surfaces déjà occupées en concentrant nos activités professionnelles et privées signifie moins d’infrastructures mais aussi moins de besoins de transports. Le dernier axe est lié au changement de comportements, principalement via les outils digitaux et les applications, en vue de partager par exemple les locaux, les emplacements de parking et les vélos. »

Dans le secteur immobilier, comme ailleurs, nous mettons l’accent sur les changements de comportements de nos usager En mettant au point des outils digitaux par exemple.

Rikkert Leeman

Jonathan Marescaux : « Vous avez raison d’insister sur la biodiversité. En créant mon entreprise, j’avais dans l’idée de structurer les choses afin d’aider les décideurs publics et privés à prendre celle-ci en compte dans la transition globale. Les enjeux de la biodiversité sont compliqués à comprendre du fait des multiples facteurs sur la table : le changement climatique, la gestion des eaux de pluie, la pollution, la variation des habitats, l’emprise du sol, etc. Aujourd’hui, on arrive tout doucement à convaincre les décideurs et d’autres partenaires de tous horizons – collectivités, architectes paysagistes, ONG, grandes entreprises, etc. – de l’intérêt d’une approche scientifique pointue permettant d’objectiver les actions à prendre. Si, par exemple, on place des panneaux solaires, on constate rapidement une diminution de la consommation d’énergie et de l’empreinte carbone. En revanche, dans le cadre de la biodiversité, quand on plante des arbres ou que l’on transforme les parkings en zones perméables afin d’y créer des mares, il est plus difficile d’en mesurer l’impact à long terme. Les technologies d’analyse, les méthodes génétiques actuelles et l’expertise écologique le permettent néanmoins. »

Marie Delvaulx : « Pour convaincre les décideurs et d’autres partenaires, comme vous le soulignez, la communication a également un rôle essentiel. Elle contribue notamment à changer les mentalités. La transition est en effet souvent présentée comme une restriction de nos possibilités : on doit moins consommer d’énergie, moins voyager, etc. Or, il y a aussi un narratif positif à propos de cette transition : elle est la préparation d’un avenir heureux. Sur la base de l’actualité, des besoins de l’environnement et de l’urgence à implémenter, en Belgique, les SDGs, nous avons identifié quatre priorités : le climat, l’inclusion sur les lieux de travail, la biodiversité et le respect des droits humains. Tout cela se traduit par des actions concrètes, comme la Belgian Alliance for Climate Action que nous avons lancée en 2020. Aujourd’hui, elle rassemble 97 entreprises et organisations qui ont défini des objectifs climatiques en phase avec les accords de Paris et qu’elles se sont engagées à atteindre. »

Quelles stratégies pourrait-on développer pour accélérer la transition ?

Vincent Luyckx CEO d’Analis

Vincent Luyckx : « Il serait tout d’abord essentiel d’obtenir un cadre stable au niveau mondial. Tous les pays ne respectent pas les mêmes règles en matière d’écologie. L’Asie, par exemple, est en décalage complet par rapport à ce que tente de réaliser l’Europe. Nos entreprises, qui investissent énormément dans la en Wallonie, par exemple, on a assisté à trois changements de réglementation en trois ans. Il est impossible de travailler ainsi ! »

Rikkert Leeman : « Je suis tout à fait d’accord. Il faut des objectifs à la fois clairs et ambitieux. Parfois, une prise de conscience et l’accélération des changements se font malheureusement à l’occasion d’événement dramatiques comme le conflit actuel en Ukraine. Cette situation a provoqué une hausse considérable des prix des énergies, ce qui, chez certaines personnes, a déclenché une réflexion pour se tourner vers d’autres systèmes. Au niveau européen, les autorités politiques ont également pris conscience de notre trop grande dépendance aux énergies non renouvelables. À côté de ça, même s’il existe beaucoup de bonne volonté et d’excellentes initiatives privées et publiques pour arriver à la décarbonisation, des investissements importants seront nécessaires. »

Il y a un fossé entre les mesures imposées par les pouvoirs publics et ce que la population et les entreprises sont en mesure de réaliser.

Vincent Luyckx

Stefaan Sonck Thiebaut : « C’est pour cela précisément qu’un organisme comme le nôtre aide les entreprises. Actuellement, nous disposons d’un programme pour lequel les entreprises peuvent soumettre un dossier jusqu’au 15 juin afin d’obtenir un financement. Celui-ci permet d’expérimenter la faisabilité d’un projet innovant dès sa conception, d’explorer ses sources d’approvisionnement en matières premières, de valider la demande locale et sa viabilité économique. Le subside couvre 50 à 70 % du budget du projet. Plus globalement, nous aidons les entreprises en intégrant, tout au long du parcours d’innovation, l’ensemble des instruments des divers investisseurs publics et administrations. Nous mettons également en place de véritables parcours d’innovation pour plusieurs secteurs stratégiques. Par ailleurs, je rejoins Monsieur Rikkert Leeman : les crises constituent un accélérateur dans la mise en place de stratégies pour intégrer tous les instruments disponibles. »

Marie Delvaulx : « La crise a clairement été un accélérateur d’opportunités. Ceux qui les ont saisies peuvent aussi accélérer la transition énergétique. Parallèlement à ça, on voit aussi un certain nombre d’entreprises agir par conviction et avec une réelle vision de l’avenir, sans attendre qu’une crise se déclenche. Tout CEO devrait avoir une telle vision. Dans notre communauté d’organisations, certaines entreprises se fournissent par exemple chez des fournisseurs locaux depuis bien longtemps ; la crise a finalement peu d’impact sur elles. »

Vincent Luyckx : « Si certaines entreprises anticipent effectivement les problèmes d’approvisionnement, elles n’ont cependant pas la capacité d’anticiper les changements législatifs incessants. À certains égards, la transition écologique est un marathon qui a commencé comme un sprint mais qui est contraint de ralentir à présent. Prenons l’exemple des véhicules hybrides : tout le monde doit les acheter au plus vite mais il n’y a pas encore suffisamment de bornes de chargement. De plus, un pourcentage élevé de la population ne dispose pas des moyens financiers pour acquérir un véhicule électrique. Il y a un fossé entre les mesures imposées par les pouvoirs publics et ce que la population et les entreprises sont en mesure de réaliser. »

Marie Delvaulx : « C’est là qu’interviennent les notions de dialogue et de partenariat avec les différents acteurs de la société. Certains de ceux-ci sont confrontés à des enjeux, tandis que d’autres ont la solution. En tant que réseau multi-acteurs, nous entendons favoriser de tels partenariats. Aucune entreprise ou organisation ne peut être la meilleure dans tous les domaines. Trouver des solutions aux enjeux du développement durable nécessite de chercher de l’aide et de s’unir. Le politique fait forcément partie des acteurs avec lesquels il faut dialoguer. »

Jonathan Marescaux : « Il ne faut cependant pas attendre que le politique prenne des décisions pour changer les tendances. Les échéances sont en effet très proches : 2030 et 2050. Or, le temps que l’Union européenne et les organismes internationaux se mettent tous d’accord, décident d’une législation, l’implémentent, puis la sous-implémentent dans chaque pays… il sera trop tard ! C’est pourquoi l’engagement volontaire des entreprises, notamment au travers de réseaux, peut faire la différence. Chaque action, aussi petite soit-elle, a un impact. C’est déjà le cas si l’on transforme un parking en asphalte en un parking en gazon. Chacun peut agir à son niveau. »

Rikkert Leeman : « Nous avons besoin néanmoins d’une évolution et non d’une révolution. On doit bien réfléchir à ce vers quoi on veut aller et aux solutions les plus efficaces pour y arriver. Cela exige à la fois une véritable vision à long terme, des objectifs ambitieux, de bonnes idées et une mise en œuvre efficiente. Dans le secteur de l’immobilier, cela se traduit notamment par la revalorisation immobilière, en donnant une nouvelle vie aux surfaces déjà existantes. »

Jonathan Marescaux : « Nous sommes d’accord pour dire que des objectifs clairs et ambitieux sont indispensables. Cependant, il faut aussi se donner les moyens de les implémenter. Sur les 20 objectifs d’Aichi pour la biodiversité, adopté par les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) en 2010… aucun n’a été atteint à ce jour ! Les enjeux de la transition nécessitent une vision globale, basée sur un avis scientifique et supportée par le politique, ce qui peut parfois manquer. »

Stefaan Sonck Thiebaut : « Actuellement, il y a tout de même une véritable feuille de route du côté des politiques. Rien qu’au niveau bruxellois, dans le cadre de la Stratégie Régionale de Transition Economique, le Plan Régional pour l’Innovation prévoit un investissement important de 400 millions d’euros sur sept ans. Ce montant est uniquement destiné à subventionner des projets exemplaires d’un point de vue écologique et social. Dans ce plan, six domaines d’innovation stratégique ont été définis. Ils sont nés à la fois des atouts et forces de la capitale et de l’évaluation de ses besoins réels : la mobilité, la santé, la consommation énergétique des bâtiments, l’utilisation de nouveaux matériaux pour leur rénovation, l’aménagement urbain, la biodiversité, la gestion de l’eau, etc. » 

Marie Delvaulx : « Un financement comme le vôtre, orienté uniquement vers des projets à valeur sociétale et environnementale, constitue une réelle opportunité. Indépendamment de ce type d’aide, on constate néanmoins que, si les critères existants pour orienter les investissements sont généralement très bien définis pour les multinationales ou les grandes entreprises, ils le sont beaucoup moins pour les startups et PME qui s’inscrivent dans la transition économique et sociale. »

Stefaan Sonck Thiebaut : « Quels sont aussi les critères utilisés pour évaluer si un projet est durable ou pas ? Cela demande également de la clarification et de l’harmonisation, notamment afin de pouvoir bénéficier de subventions publiques. ».

Vincent Luyckx : « Il n’en reste pas moins qu’un problème de communication subsiste entre ce que décident et réalisent les autorités publiques – -avec parfois des choses très intéressantes – et ce que font les entreprises ou ce dont elles sont mises au courant. Il y a peu, à la suite d’une décision prise au niveau européen, le gouvernement flamand a par exemple décidé d’imposer à 2.500 entreprises de poser des panneaux solaires. Toutes les entreprises n’ont pas les moyens de le faire, d’autant plus au sortir d’une crise de deux ans. Par ailleurs, il faut être conscient que si, au sein des grandes entreprises, des personnes ayant une casquette ‘environnement’ peuvent éplucher toutes les décisions des autorités publiques, ce n’est absolument pas le cas dans les petites entreprises, où l’on manque de ressources. Soyez-en sûrs : les PME, elles aussi, veulent participer à la transition ! »

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