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Durabilité

« Laisser le monde dans le meilleur état possible pour les générations à venir »

Xavier Pirlot, directeur général Bières et Fromages de Chimay.

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) intègre de multiples aspects du développement durable. Xavier Pirlot, Directeur général de Bières et Fromages de Chimay, nous détaille les mesures prises en la matière par la célèbre abbaye.

Texte : Philippe Van Lil

Comment la RSE se traduit-elle au sein de votre entreprise ?

« Par de multiples engagements qui, pris depuis bien longtemps, connaissent une accélération accrue depuis quelques années. La question n’est plus de savoir quelle est la place de la durabilité au sein de nos activités industrielles mais bien de savoir comment la mettre en œuvre au plus vite. »

« Notre crédo est de laisser le monde dans le meilleur état possible pour les générations à venir, avec le moins d’empreinte possible. C’est la raison pour laquelle nous consentons des investissements conséquents en matière de production d’énergie : panneaux photovoltaïques, projet d’éolienne en cours de finalisation, etc. »

Avec quel impact ?

« Nous disposons de 831 panneaux photovoltaïques sur les toits de l’abbaye et de 1 200 autres sur le toit du centre d’embouteillage à Baileux. Depuis plus de dix ans, le monastère et l’église sont entièrement autonomes en matière de chauffage, grâce à la récupération de l’énergie produite lors de l’ébullition du mout au moment du brassage. »

La question n’est plus de savoir quelle est la place de la durabilité au sein de nos activités industrielles mais bien de savoir comment la mettre en œuvre au plus vite.

« Pour l’éolienne, nous avons obtenu tous les permis nécessaires après un long parcours du combattant ; le projet sera opérationnel l’an prochain. Une fois l’éolienne implantée, nous devrions être autonomes à 70 % en énergies nécessaires pour notre fromagerie et notre centre d’embouteillage. »

Consentez-vous des efforts similaires en matière de consommation d’énergie ?

« Oui, des investissements industriels liés à notre process visent à réduire notre consommation d’énergie. C’est notamment le cas avec notre nouvelle ligne d’embouteillage, opérationnelle depuis l’an dernier ; elle permet une économie d’énergie de quelque 20 %. »

« De manière générale, nous veillions à ce que chaque machine dispose d’un moteur à haute efficience énergétique et soit équipée d’un compteur électrique. Cette approche figure d’ailleurs dans nos cahiers des charges et dans les garanties que nous demandons à nos fournisseurs. Nous vérifions aussi que les performances énergétiques promises par ceux-ci sont bien atteintes. »

« Enfin, nous sommes l’une des premières brasseries en Belgique à avoir engagé un bio ingénieur spécialisé en environnement et en énergie. »

D’autres mesures ont-elles été prises pour préserver l’environnement ?

« Depuis 1961 déjà, plus aucun pesticide ni produit chimique n’est utilisé sur les terres aux abords directs du monastère. Les 350 hectares des terres de l’abbaye sont aujourd’hui cultivés de manière bio ; il s’agit essentiellement de cultures fourragères pour nourrir le bétail. »

« À côté de ça, en 1996, une station d’épuration a été mise en place en contrebas de la brasserie du monastère pour le traitement de toutes les eaux usées. Aujourd’hui, le monastère puise son eau uniquement dans les puits situés de part et d’autre du monastère ; elle sert notamment à refroidir le moût avant de le mettre en fermentation, ce qui produit naturellement de l’eau chaude utilisée pour la fabrication. Notons enfin qu’en 2005, une chaudière à pellets a été installée à la brasserie. »

Quels autres aspects de la RSE mettez-vous en œuvre ?

« Globalement, la RSE est liée à trois valeurs essentielles que nous défendons : la qualité, le respect et la durabilité. La qualité constitue à la fois notre valeur première et un objectif que nous tentons d’atteindre en permanence. Le respect, lui, touche à notre façon de travailler : nous avons la volonté d’être fidèles et corrects tant avec notre personnel qu’avec nos fournisseurs. Nous estimons avoir une mission sociétale : développer la région et préserver l’emploi. »

Nous estimons avoir une mission sociétale : développer la région en redistribuant nos bénéfices à l’entraide sociale et préserver l’emploi.

Comment cela se concrétise-t-il ?

« Si, par exemple, nous avons sur la table des options industrielles qui permettent d’utiliser moins de personnel, nous ne les étudions pas en priorité. Dans le même temps, nous prônons un bon équilibre entre vies professionnelle et privée, par exemple en nous interdisant le travail de nuit et de week-end. »

« Du côté de nos fournisseurs, nous travaillons notamment avec Coferme, qui récolte, dans 250 fermes de la localité, le lait nécessaire à la fromagerie. En restant local et en achetant notre lait à un bon prix pour le fermier, nous contribuons ici aussi à cet aspect de responsabilité auquel nous sommes attachés. Il faut que tout le monde s’y retrouve ! »

Qu’en est-il de vos missions philanthropiques ?

« Via la Fondation Chimay-Wartoise et l’asbl Solidarité Cistercienne, environ 90 % de nos bénéfices vont à l’entraide sociale, dont la moitié à l’entraide locale : écoles, crèches, Hôpital de Chimay, jeunes entrepreneurs, entreprises en difficultés, etc. »

« Ces vingt dernières années, plus de 16 millions d’euros ont été réinjectés dans l’économie locale. Par ailleurs, nous aidons des abbayes cisterciennes – parmi les 180 existant dans le monde – quand elles n’ont pas suffisamment de revenus pour vivre en autarcie. »

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