Longtemps cantonné à son célèbre modèle de CV standardisé, Europass a opéré une mue digitale complète. Patrick Meuwissen, Responsable du Centre Europass, détaille comment cet outil européen gratuit est devenu une plateforme incontournable pour la gestion de carrière et la mobilité internationale.
Patrick Meuwissen
Responsable du Centre Europass
Lancée il y a 20 ans, Europass a bénéficié d’un développement significatif ces 5 dernières années pour devenir un véritable écosystème numérique. « Si le CV, la lettre de motivation et le test de compétences numériques restent les portes d’entrée les plus connues, la plateforme s’est considérablement enrichie. C’est désormais un environnement personnel pour gérer sa carrière tout au long de la vie », explique Patrick Meuwissen.
Diplômes et micro-certifications à l’ère digitale
Disponible en 31 langues, l’outil en ligne permet aux utilisateurs inscrits de stocker diplômes, certificats et recommandations dans une bibliothèque sécurisée. Fini donc les multiples pièces jointes ; le candidat peut adapter son CV en temps réel et partager un lien d’accès temporaire directement avec un recruteur.
L’autre chantier majeur concerne les « certificats numériques » (European Learning Model). Ce système vise à offrir un environnement sécurisé pour digitaliser les certificats ou les micro-certifications. Toutefois, Patrick Meuwissen note une difficulté en Fédération Wallonie-Bruxelles : « Contrairement par exemple à l’Estonie, très avancée, la nécessité d’acheter un ‘cachet d’authentification’ pour chaque organisme de formation ralentit pour l’instant le déploiement. »
Entre harmonisation européenne et fragmentation nationale
Pour l’heure, il n’en reste pas moins que « la standardisation du CV facilite la lecture par les RH européens et la comparaison des niveaux de qualification via le cadre européen à 8 niveaux. » Si par exemple, l’Italie a boosté l’utilisation d’Europass en le rendant obligatoire dans la fonction publique, la Belgique présente un paysage plus morcelé. Cet outil européen entre parfois en concurrence avec les outils développés par les services publics de l’emploi.
