Pour décloisonner les pratiques et préparer au mieux les étudiants aux réalités du terrain, la Haute École Robert Schuman (HERS) innove. Sophie Noel, Coordinatrice de la section Soins infirmiers, détaille une initiative pédagogique centrée sur la gériatrie, réunissant futurs infirmiers, kinésithérapeutes et logopèdes dès le début de leurs cursus.
Trop souvent, les professionnels de santé sont formés en silos. Pourtant, une fois diplômés, la collaboration est indispensable au bien-être du patient. Fort de ce constat, le département Santé de la HERS a mis en place un module visant à une analyse intégrée de cas cliniques en gériatrie. « Il réunit des étudiants en soins infirmiers de 1re année et d’autres en kinésithérapie et logopédie de 2e année. L’objectif est qu’ils construisent un jugement clinique collaboratif et exercent leurs compétences interprofessionnelles », explique Sophie Noel.
La collaboration en pratique
Concrètement, les étudiants planchent sur une situation gériatrique complexe, par exemple une chute à domicile engendrant un syndrome confusionnel aigu. « Chaque étudiant doit alors identifier son rôle spécifique, tout en comprenant celui de l’autre. Dans ce scénario, l’étudiant infirmier réalise que sa position est centrale : étant au chevet du patient 24h/24, il assure le dépistage initial et la coordination des soins, apprend à référer au kinésithérapeute pour la prise en charge fonctionnelle de la chute et au logopède pour préciser la rééducation liée au déficit cognitif. »
Cette approche précoce complète les Journées interprofessionnelles de la HERS destinées aux étudiants en fin de cursus. « Désormais, il ne faudra plus attendre la fin des études pour montrer la plus-value d’un travail de partenariat. Cette pédagogie active répond également aux évolutions législatives, qui renforcent le rôle de coordinateur de l’infirmier. En confrontant leurs visions dès le début de la formation, les étudiants apprennent que l’interdépendance de leurs actions garantit une prise en charge globale et optimale du patient », conclut Sophie Noel.