Bruxelles à la pointe de l’innovation

En finançant plus de 300 projets innovants par an, la Région de Bruxelles-Capitale consolide sa place dans le peloton de tête européen. Entretien avec Stefaan Sonck Thiebaut, Directeur Général d’Innoviris, organisation publique qui soutient, promeut et cofinance la recherche et l’innovation en Région de Bruxelles-Capitale.

Le dernier Regional Innovation Scoreboard en date a une nouvelle fois classé Bruxelles dans les premières places en matière d’innovation. Quelles sont les clés de ce succès ?

Stefaan Sonck Thiebaut : «  Les centres de recherche, les universités, les hôpitaux universitaires et la dynamique de nos entrepreneurs contribuent à ce bilan très positif, de même que les montants investis dans la recherche. Parallèlement, la dynamique de nos entreprises en matière de numérique avancé est remarquable. L’objectif est donc d’aider ces entreprises tout au long de leur parcours d’innovation. Les aides publiques et les subventions d’Innoviris se veulent ainsi complémentaires aux investisseurs privés, y compris dans la toute première phase d’un projet. »

En quoi consistent vos premières phases d’aide ?

S. S. Th. : « Par exemple, en délivrant des innovation vouchers (ou chèques innovation), un programme rapide et flexible qui permet à une entreprise de faire valider son idée ou d’accéder à une expertise externe. Par ailleurs, nos Innovative Starters Awards annuels désignent 3 lauréats qui reçoivent chacun une subvention de 500.000  euros pour développer leur plan stratégique d’innovation et franchir cette étape difficile entre la prospection d’un marché et la maturité nécessaire pour lancer leur projet. L’expérience montre que ces Awards constituent un effet de levier important. Citons aussi les brevets : il est fondamental pour une entreprise de penser à protéger sa propriété intellectuelle. Innoviris finance à hauteur de 50 % les investissements des entreprises dans la création de brevets. »

Qu’en est-il des centres de recherche ?

S. S. Th. : « Les universités disposent d’un Technology Transfer Office, co-financé par Innoviris, qui s’assure que les résultats de leurs recherches soient transférés par notre écosystème économique dans la création de startups, ou dans des licences ou conventions entre universités et entreprises de la région.

Nous aidons aussi les universités dans la création de nouvelles spin-offs avec 2  programmes – Proof of Concept et Spin-Off – qui, d’une part, aident les organismes de recherche à obtenir une preuve de concept pour une technologie, méthode ou idée innovante, et d’autre part à valoriser les résultats des recherches en créant une entreprise. Une fois que l’entreprise existe, nous proposons des programmes coopératifs pour financer aussi bien le centre de recherche que l’entreprise.

Enfin, il existe aussi des programmes – tels que le récent Brains for Brussels – pour inciter les chercheurs à s’installer à Bruxelles. Nous voulons que la Région soit attractive pour les étudiants, les chercheurs et les entrepreneurs venus de l’étranger et/ou issus du secteur privé. »

Innoviris s’implique aussi dans la transition économique ?

S. S. Th. : « En effet. Nous voulons créer de l’emploi de qualité dans la Région et soutenir notre économie, mais aussi soutenir des projets innovants ayant un impact écologique et social positif. La nouvelle génération des ordonnances régionales veut que toutes nos subventions soient orientées vers ce type de projets.

Ainsi, Innoviris lance un appel Joint R&D annuel doté d’un financement moyen de 5 millions d’euros, qui vise à encourager la coopération entre les centres de recherche et les entreprises, dans le cadre d’une thématique stratégique pour la région. En 2023, la thématique était la durabilité et la résilience dans le bâti et la mobilité. Un des projets financés utilise la technologie numérique dans le bâti pour permettre une maintenance prédictive dans nos bâtiments, afin d’améliorer leur durabilité. »

Et pour la technologie numérique ?

S. S. Th.  : « Soutenue par Innoviris, FARI est une initiative conjointe de l’ULB et de la VUB qui vise à développer, étudier et favoriser l’adoption et la gouvernance des technologies d’IA, de données et de robotique d’une manière fiable, transparente, ouverte, inclusive, éthique et responsable.

SustAIn.brussels, European Digital Innovation Hub (EDIH) donne accès à une expertise technique et à des expériences, pour aider les entreprises à améliorer leurs processus commerciaux et de production, leurs produits ou leurs services en appliquant l’IA ou d’autres technologies émergentes. Le Hub est financé à 50 % par Innoviris. De manière globale, et en conclusion, nous tenons à souligner l’aspect crucial du développement des talents : nos entreprises technologiques et innovantes ont besoin de talents disposant des compétences nécessaires. D’où l’importance pour nous d’encourager nos jeunes à se former dans ces filières, et ce afin de mieux répondre aux besoins de nos entreprises. »