Home » Innovation » La route de demain sera durable et intelligente
Innovation

La route de demain sera durable et intelligente

En collaboration avec
Mesures de suivi sur le chemin du Ridias à Gembloux.
En collaboration avec
Mesures de suivi sur le chemin du Ridias à Gembloux.

Quels sont les défis actuels de la construction routière ? Comment rendre la route de demain plus durable et adaptée aux futures évolutions technologiques ? Rencontre avec Annick De Swaef et Xavier Cocu, respectivement directrice générale et coordinateur innovation au Centre de recherches routières (CRR).

Texte : Maria-Laetitia Mattern

Que l’on soit automobiliste, piéton, cycliste ou utilisateur de transports publics, la route est omniprésente. Loin d’être figé, le secteur de la construction routière se meut sans arrêt pour s’améliorer et répondre aux besoins des usagers ainsi qu’aux critères techniques et environnementaux tout en saisissant les nouvelles opportunités qui se présentent.

« En tant que centre de référence et de connaissances à l’interface entre les secteurs public et privé, le CRR travaille depuis près de 70 ans main dans la main avec les entrepreneurs, les gestionnaires routiers et d’autres partenaires en développant des projets innovants pour renforcer le secteur et le préparer aux défis de demain. La durabilité et la numérisation sont plus que jamais nos fers de lance stratégiques », déclare Annick De Swaef.

Xavier Cocu, coordinateur innovation au CRR et Annick De Swaef, directrice générale au CRR.
Les deux facettes de la durabilité

« Par durabilité, on entend deux idées qui se rejoignent : la longévité et le développement durable », indique Xavier Cocu. « La longévité est un enjeu primordial en construction routière, qui va de pair avec la qualité des travaux et la maîtrise des matériaux et des techniques. »

Le développement durable concerne quant à lui le respect de l’environnement et le principe d’économie circulaire. La réduction de l’impact environnemental des routes passe avant tout par le choix des bons matériaux et l’utilisation de matériaux recyclés et revalorisés. « Actuellement, plus de 99 % des revêtements en asphalte sont recyclés dans les infrastructures routières, ainsi que la totalité des revêtements en béton », précise Xavier Cocu. Toutefois, il existe encore de nombreuses pistes d’innovation à explorer en matière de recyclage et de revalorisation.

« En parallèle, le secteur entame une transition progressive qui devrait nous amener à valoriser la performance au-delà de prescriptions techniques bien cadrées. On laisse ainsi la porte ouverte à davantage d’innovation, tout en gardant un cadre de travail et des objectifs à atteindre en termes de confort, de sécurité, de qualité et de durabilité. Le CRR accompagne le secteur dans cette évolution, de l’idée novatrice à son intégration dans les spécifications techniques », explique Annick De Swaef. 

En matière de durabilité, le CRR travaille sur de nombreux projets de recherche. Par exemple, le chantier expérimental Ridias, situé dans la commune de Gembloux, qui fait office de projet-pilote pour l’intégration de recyclés mixtes provenant de la construction dans des structures routières durables. « Six millions de tonnes de ces granulats sont produits chaque année en Belgique. Il s’agit donc d’une filière de recyclage importante qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives », spécifie Xavier Cocu.

La route du futur passera inévitablement par la numérisation et devra notamment prendre en compte l’arrivée progressive de véhicules autonomes.

La route de demain sera-t-elle numérique ?

La route du futur passera inévitablement par la numérisation. Cette route intelligente se veut non seulement durable et sûre, mais aussi connectée et adaptée à l’évolution des besoins en déplacements. « Elle devra notamment prendre en compte l’arrivée progressive de véhicules (semi-) autonomes », ajoute Xavier Cocu.

Des engins de construction guidés par des maquettes 3D aux opérations automatisées en passant par le big data de la route, la construction et la gestion routières n’échappent pas à la transformation numérique. Et c’est tant mieux, puisque la collecte et l’analyse de données ont leur rôle à jouer dans la conception des routes de demain.

« Grâce à ses activités d’essais et de mesures, le CRR récolte et traite des données à haute valeur ajoutée et peut se positionner comme fournisseur de données routières au service du secteur », souligne Annick De Swaef. A titre d’exemple, le CRR a développé une chaise de mesure.

« Concrètement, il s’agit d’une chaise roulante, équipée de capteurs permettant de récolter des données objectives sur les caractéristiques d’un revêtement. Son but ? Aider à mettre en place des revêtements piétons de qualité, accessibles à tous, respectueux des contraintes d’usage, environnementales et urbanistiques ».

Ensemble pour des routes durables

Face aux défis de la durabilité et de la numérisation, le secteur de la construction routière devra se montrer plus audacieux que jamais. C’est l’objectif de la recherche routière : inspirer et stimuler les entreprises et partenaires publics et surtout les soutenir dans leurs ambitions vers une construction routière toujours plus innovante.


Next article