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Innovation

« Recherche et enseignement se nourrissent l’un l’autre »

En collaboration avec
Julien Lecointre, Vesna Jerkovic, Marie Dauvrin et Dominique Deckers.
En collaboration avec
Julien Lecointre, Vesna Jerkovic, Marie Dauvrin et Dominique Deckers.

Cellule d’accompagnement et de valorisation de la recherche, SynHERA représente la  recherche appliquée au sein des Hautes Écoles et Centres de Recherche associés de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Texte : Olivier Clinckart – photos : Jonas Roosens

« SynHERA joue un rôle d’interface entre le monde académique et le monde socio-économique et fédère l’ensemble des 19 Hautes-Ecoles de la FWB et leurs 10 Centres de Recherche associés », précise Dominique Deckers, Directeur du Département des Sciences et technologies de la HEH et président de SynHERA.

« Cette fédération de forces vives permet aux entreprises d’accéder à l’ensemble des compétences et expertises présentes au sein de ces établissements. Un soutien important est également apporté aux projets de recherche quant aux aspects juridiques et la gestion de la propriété intellectuelle et de la confidentialité. »

Les étudiants apportent un vent de fraîcheur et un regard neuf, certains de leurs projets de fin d’année amènent ensuite à des projets de recherche concrets.

La recherche appliquée

Le coeur de la recherche en HE réside dans cet aspect appliqué. Particulièrement sensibilisées aux besoins en matière de mutation des métiers et de la digitalisation, les HE sont conscientes de l’importance de développer de nouveaux procédés et des solutions innovantes en partenariat avec le tissu professionnel.

Une fois les processus en cours, des comités d’entreprises ou d’associations suivent la plupart des projets appliqués et donnent leur feedback sur le caractère utile ou non de ces initiatives. La recherche répond aux besoins du terrain, en prenant en compte l’ensemble de la problématique et en y apportant une solution globale.

L’apport de la recherche à l’enseignement

Formés à la méthodologie de recherche, les étudiants sont ainsi plus facilement familiarisés avec cette notion quand ils arrivent en entreprise. « Mais l’enseignement nourrit également la recherche : les étudiants apportent un vent de fraîcheur et un regard neuf », note Vesna Jerkovic, Responsable recherche du pôle biotechnologie et enseignante à la HELHa.

« Certains projets d’étudiants réalisés pendant leur TFE amènent ensuite à des projets de recherche. De plus en plus, des personnes travaillent à la fois dans la recherche et l’enseignement, ces deux dimensions se nourrissant l’une l’autre. »

« Dans le secteur de la santé, les projets de recherche créent de la valeur ajoutée en matière de qualité et de sécurité des soins », ajoute Marie Dauvrin, Chargée de recherche à la HE Vinci. « Ces projets vont impacter l’enseignement : de futurs professionnels de la santé pourront, dans le cadre de leurs cours pratiques et leurs stages, mettre en oeuvre de nouvelles idées dans la manière d’aborder les soins du patient. »

L’internationalisation de la recherche en HE

Comme l’explique Julien Lecointre, Responsable Centre FoRS à Hénallux, « de nombreux projets européens existent, tels que les projets Interreg couvrant tous les pays transfrontaliers autour de la Belgique, un atout non négligeable pour notre pays. Avec deux types d’approches : soit des échanges de méthodologie et de bons procédés, soit des projets plus entrepreneuriaux et industriels.

Des entreprises et des académies travaillent ensemble, l’idée étant de dynamiser des régions transfrontalières ayant souffert de crises de restructuration (mines, aciéries…). »

Proche du citoyen

Pour Pierre D’Ans, Responsable de l’unité de recherche à la HELB Ilya Prigogine et à l’Institut Prigogine, « certains projets ont un impact social, culturel ou environnemental et prennent en compte des questions telles que : comment implémenter concrètement la transition écologique avec des mesures que le citoyen pourra s’approprier ? Comment garantir des soins de santé réellement pour tous, en impliquant à la fois les patients et certaines professions de santé peu sollicitées en recherche ? »

De par leur proximité, les HE fédèrent toute une communauté autour d’elles, ce qui incite d’autant plus des chercheurs, des citoyens et des industriels à collaborer avec elles.


Le financement de la recherche en HE

Nadine Rouge, directrice de la Pédagogie, des Programmes et la Recherche appliquée de l’EPHEC.

Quelles sont les sources de financement de la recherche en HE ?

Nadine Rouge : « Les HE sont éligibles au niveau européen pour le programme-cadre Horizon Europe et notamment son pilier 2 qui soutient les travaux et recherches liés aux problématiques sociétales pour lesquelles les HE sont, précisément, des partenaires clés de l’innovation, créatrices de haute valeur ajoutée face aux mutations de notre société. »

Et pour la Belgique ?

N. R. : « La recherche est une compétence que se partagent l’État fédéral, les Régions et les Communautés. Depuis 2019, l’administration générale de la FWB finance des projets de recherche appliquée en HE via l’instrument FRHE. En région wallonne, les aides directes et les appels à projets du SPW Économie Emploi et Recherche financent des projets innovants et très ancrés qui ont des retombées directes sur le tissu économique local. A Bruxelles, Innoviris est très actif également et propose de nombreux programmes de recherche.  »


L’apport de la recherche en HE au tissu industriel

Jean-François Eloin, co-créateur de la start-up LaverVert.

En quoi la recherche en HE vous a-t-elle été utile ?

Jean-François Eloin : « Après un an de développement de notre projet, mon associé et moi ne savions plus à qui nous adresser afin d’aller de l’avant. L’élément déclencheur a été l’aide de SynHERA, qui nous a  orientés vers une possible collaboration avec les HE, à laquelle nous n’avions jamais pensé. »

Avec quel résultat?

J-F. E. : « Ça nous a permis de poser plus clairement nos demandes sur papier et de bénéficier d’un accompagnement pédagogique pendant un an, afin d’avancer sur la caractérisation de notre produit. Nous avons ensuite refait appel à SynHERA pour un accompagnement dans la formulation. Cet apport de compétences au sein d’un vivier de talents multidisciplinaires et où nous nous sentions pris au sérieux a été hautement bénéfique, nous permettant ainsi de gagner en cohérence auprès de nos interlocuteurs. »

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