Au sein du secteur pharmaceutique, de plus en plus d’innovations voient le jour. Gabor Sztaniszlav, General Manager de la filiale belgo-luxembourgeoise de la société biotech Amgen, nous éclaire sur la situation en Belgique.
Texte : Diane Theunissen
Gabor Sztaniszlav
General Manager
Amgen BeLux
Quelle est la mission d’Amgen ?
Gabor Sztaniszlav : « Amgen est au service des patients. Nous consacrons tous nos efforts à lutter contre les maladies graves en repoussant les frontières de la science pour repenser le médicament. Amgen a été parmi les premiers à réaliser le potentiel des produits biologiques pour les patients. Notre recherche se base sur une meilleure compréhension du génome humain ; nous développons des traitements basés sur des molécules produites par des organismes vivants, comme des bactéries. »
Pourquoi la Belgique est-elle si propice aux essais cliniques ?
G. S : « En Belgique, la qualité des sites est excellente, tout comme le niveau d’éducation du personnel qui y travaille ; au sein d’Amgen, nous menons beaucoup d’essais cliniques de phase 1 en Belgique, qui nécessitent un environnement particulier et une observation très stricte du patient. De plus, les autorités belges sont très rapides dans le processus d’approbation des essais cliniques, ce qui accélère le recrutement des patients et favorise la recherche. »
Quelles sont les principales innovations au sein du secteur pharmaceutique ?
G. S : « La pandémie de Covid-19 a fortement accéléré la mise en œuvre de certaines innovations, comme l’établissement d’essais cliniques décentralisés. Cette démarche vise à améliorer l’expérience du patient, tout en le plaçant au centre du processus de recherche : au lieu de faire venir le patient sur le site, on privilégie le transfert des activités à domicile. »
Les autorités belges sont très rapides dans le processus d’approbation des essais cliniques, ce qui accélère le recrutement des patients et favorise la recherche.
« En termes d’innovations, on peut citer l’introduction de la télémédecine, les soins infirmiers à domicile spécifiques à l’étude, le consentement à distance, ou encore l’introduction de dispositifs portables pour collecter les données de l’essai. Au niveau des essais cliniques, il existe plusieurs outils qui permettent de surveiller en permanence les circonstances d’utilisation des traitements. »
« De plus, l’Intelligence Artificielle est souvent utilisée au sein du secteur, et peut jouer un rôle à chaque étape du développement du médicament : nous pouvons désormais cartographier le génome humain de façon efficace et rapide, et faire correspondre certaines déviations génétiques avec le risque de développement d’une certaine maladie. Cela permet d’identifier les gènes qui peuvent être responsables de certaines conditions, et de développer les mécanismes nécessaires à la production d’un médicament efficace. Grâce à la technologie, nous pouvons également prédire si un patient donné a une chance de développer une certaine maladie ; nous pouvons alors sensibiliser les médecins et les patients à privilégier des contrôles réguliers, plus fréquents ou plus stricts afin de prévenir la maladie en question. »
Grâce à la technologie, nous pouvons également prédire si un patient donné a une chance de développer une certaine maladie.
Bien que l’écosystème favorise les essais cliniques, l’accès au marché reste encore difficile en Belgique…
G. S : En effet, au cours des dernières années, le délai d’accès aux nouveaux traitements s’est avéré être de plus en plus long : le fait de recevoir un remboursement pour un médicament innovant n’est pas une évidence, ce qui affecte la probabilité de le rendre disponible pour les patients. De nombreux pays voisins ont pris conscience de cette situation et ont fait des progrès très positifs. En Belgique, nous devons continuer à travailler avec tous les acteurs pour permettre à nos patients belges d’accéder le plus rapidement possible aux innovations de pointe. »
Les essais cliniques d’Amgen en Belgique :
32 études actives et 15 études en démarrage
2 études où la Belgique a inclus le premier patient mondial
35 % de nos études sont ‘early clinical development’
53 % en oncologie/hématologie, 20% en cardiovasculaire