L’écosystème belge des Life Sciences ne cesse de croître. La crise sanitaire a même renforcé ses activités de recherche, d’études cliniques et de production. Cependant la pénurie de talents touche de nombreux profils. Comment y remédier ?
Texte : Philippe Van Lil
Barbara Christiaens
Senior Manager
Hudson Healthcare
Depuis un certain temps, la pénurie de talents concerne des profils traditionnels comme les laborantins et les ingénieurs, qui sont amplement demandés, mais aussi les biostatisticiens, qui sont relativement rares. De plus, précise Barbara Christiaens, Senior Manager chez Hudson Healthcare, « les thérapies récentes, comme la thérapie cellulaire et génique, devenues très spécifiques et pointues, nécessitent de nouvelles expertises de niche. Bien souvent, il faut aller les chercher à l’étranger. »
Des aptitudes techniques et des soft skills doivent être acquis chez l’employeur via des formations, des coachings ou d’autres programmes.
Pour pallier ce problème, il s’agit de continuer de réfléchir aux formations académiques. Mais il faut aussi, « nous interroger sur la façon dont les employés sont formés au moment de leur entrée dans une entreprise. Le rescaling et l’upscaling deviennent une nécessité. » Autrement dit, des aptitudes techniques et des soft skills doivent être acquis chez l’employeur via des formations, des coachings ou d’autres programmes.
Une vision à long terme
Notre interlocutrice insiste sur la nécessité, pour toute personne qui rejoint une entreprise, d’acquérir des aptitudes, des compétences, des soft skills propres à cette entreprise : « Il faut que le collaborateur ait le cursus académique demandé mais qu’il soit aussi spécifiquement adapté à ce qui y est fait. Dans le secteur pharmaceutique par exemple, il existe une différence majeure entre la culture et l’approche d’une société multinationale bien implantée et une startup qui travaille beaucoup par essais et erreurs. »
Dans les faits, lors de l’engagement de personnel, les entreprises misent souvent sur les aptitudes techniques. Barbara Christiaens met en garde : « C’est là une vision à court terme. À plus long terme, lorsqu’elle se développe, une startup a besoin d’un personnel avec des soft skills qui soient en phase avec ses activités et ses exigences spécifiques. Si ce ‘match’ ne se fait pas, la société risque de perdre des talents par manque d’adhésion à la culture d’entreprise. La vacance de nombreux postes dans le secteur ne fait que renforcer ce risque. »