Forte de son histoire industrielle et de sa position géographique stratégique, la Belgique se démarque aujourd’hui par son dynamisme dans le secteur biopharmaceutique et chimique. Point de vue de Thomas Dermine, secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique.
Une industrie montante
Depuis plus d’un siècle, la Belgique possède un vrai leadership dans les secteurs du biopharmaceutique et de la chimie. Aujourd’hui encore, c’est un secteur d’excellence dans notre pays – si pas le premier secteur d’excellence belge – pour lequel nous sommes reconnus à l’international. En Belgique, il draine 95.000 emplois directs et 220.000 emplois indirects. Alors que l’emploi industriel a tendance à diminuer dans nos pays, le phénomène inverse est observé dans le domaine de la pharma et de la chimie, qui représentait 20 % de l’emploi industriel en 2020. Autre constat : c’est l’un des rares secteurs équilibré entre la Flandre et la Wallonie, avec des atouts majeurs au Nord comme au Sud du pays.
S’adapter pour pérenniser
Pour prospérer et évoluer, ces industries devront toutefois faire face au défi de la décarbonation. À chaque époque, l’industrie a gravité autour d’une source d’énergie dominante. Le charbon, jusqu’à la seconde guerre mondiale, le pétrole ensuite. Aujourd’hui encore, toute une série d’industries dépendent du pétrole : la pétrochimie, la raffinerie, etc. Nous devons leur permettre de se tourner vers des sources d’énergie durables ainsi que réduire et, le cas échéant revaloriser, le CO² qu’elles émettent.
Enfin, la formation de nouveaux profils sera cruciale. La crise du Covid-19 a souligné notre très forte dépendance à l’industrie pharmaceutique. Or, dans ce moment charnière, la Belgique a démontré toute sa force dans ce domaine. Pour maintenir notre leadership, nous aurons besoin de profils qualifiés. Ce défi est une opportunité de transformer cette effervescence en création d’emplois pour les jeunes, notamment.