La chimie, les biotechs et la pharmacie, au sens large, offrent de nombreuses opportunités de carrière, y compris pour les diplômés du secondaire supérieur. Avec les transitions en cours vers le durable et le digital, il y a de quoi faire. Frédéric Druck, Directeur d’essenscia wallonie-bruxelles.
Forte croissance
En Belgique, la chimie, les biotechs, la biopharma et les plastiques représentent près de 100.000 emplois directs. Ces segments sont tous en forte croissance, d’où une demande soutenue de main-d’œuvre. Les nombreux investissements consentis dans les biotechs et biopharma se sont concrétisés, au cours des deux dernières années, par le lancement de nouveaux outils de production. Une nouvelle usine engendre de 300 à 500 emplois. En outre, dans la chimie, nombre de travailleurs partent actuellement à la pension et doivent être remplacés.
Meilleure adéquation de la formation
Pour faire face à cette croissance, l’enseignement comme la formation, y compris continue, sont des dimensions essentielles. Notre fédération multiplie les partenariats, entre autres avec les écoles primaires et secondaires, pour sensibiliser les jeunes à l’énorme potentiel qu’offrent les filières scientifiques et technologiques dans l’appréhension du monde dans lequel ils vivent.
Au niveau de l’enseignement supérieur, cela se concrétise notamment par des formations de bacheliers ou de masters en alternance. Cette année, la Haute École de Louvain-en-Hainaut lance un bachelier en production biopharma, en codiplomation avec Condorcet, et un autre orienté sur les métiers de la qualité – validation d’équipements, de processus, de lots de fabrication, etc. – avec la Haute Ecole Léonard de Vinci.
Répondre à l’urgence
Vu l’urgence de la situation, la formation au sein des entreprises est aussi devenue un outil incontournable. Celles-ci peuvent d’ailleurs bénéficier de l’appui des centres de formation sectoriels. En Flandre, on en trouvait déjà dans la chimie et les plastiques et ViTalent vient compléter cette offre pour la formation à la production dans le biopharma. En Wallonie, le Centre de compétence aptaskil – ex-Cefochim – fait l’objet d’un investissement paritaire privé-public de 10 millions d’euros pour les formations dans les métiers de la production en chimie, biopharmacie et biotechnologies. Il doublera de taille et accueillera de nouveaux équipements pour ses quelque 5.000 apprenants par an.
Enfin, l’initiative EU Biotech Campus, basée à Gosselies, offrira des formations autour de deux piliers : les processus avancés de bioproduction, notamment en lien avec la digitalisation des équipements et la virtualisation ; le data management, avec les systèmes de collecte et d’analyse des données à des fins d’optimisation de production.