Le secteur des biotechs s’est fortement développé au cours des dernières années. Sylvie Ponchaut, Managing Director de Biowin, nous en dresse le portrait.
En Belgique, les biotechs se portent très bien. Depuis 12 ans, les PME du secteur ont levé plus de 2 milliards d’euros de capitaux privés et ont multiplié par trois leur nombre d’emplois, passant de 1.280 en 2005 à 3.800 aujourd’hui. En cumulant grandes entreprises et PME, la croissance annuelle moyenne de l’emploi a atteint 7,5 %. Le secteur emploie aujourd’hui 50.000 personnes en Wallonie.
Un écosystème riche
Cette bonne santé est due à plusieurs facteurs : la qualité de nos recherches universitaires et cliniques ; la présence, dans l’écosystème, de grosses sociétés mais aussi de startups et spin-off. Les industriels peuvent aussi s’appuyer sur des de sociétés de services et de conseil hautement spécialisées pour assurer leur développement: affaires réglementaires, propriété intellectuelle, design d’essais cliniques, biologistique, etc.
Des défis à relever
Le secteur est cependant face à des défis, le principal étant de disposer d’une main-d’œuvre qualifiée en abondance. En raison notamment d’un certain désintérêt pour les carrières scientifiques, nos universités et hautes écoles n’arrivent plus à délivrer les profils dont on a besoin. Pour éviter un aggravement de cette pénurie, le challenge est d’attirer la jeune génération vers des jobs pourtant en adéquation avec leurs valeurs… Qu’y a-t-il de plus beau que développer des traitements pour soigner les malades ?
Autre point à ne pas négliger : le financement de la recherche universitaire. Le sous-financement actuel nous contraint parfois à refuser des projets qui pourraient avoir un grand impact, alors que nous disposons de tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification administrative drastique est réellement souhaitable car elle permettrait aux chercheurs de se concentrer sur leur cœur de métier.