Les défis écologiques actuels nous poussent à repenser nos habitudes de consommation. Il en va de même pour notre rapport à l’eau. Le point sur la situation avec Christian Legros, Directeur de Belgaqua.
Après trois étés successifs plus secs et plus chauds que la normale, la Belgique est à son tour confrontée à des situations que l’on rencontre plus habituellement dans les régions méditerranéennes. Certaines cultures sont menacées par la sécheresse. Des interdictions d’arrosage des champs ont été instaurées. L’herbe des prairies se raréfiant, les éleveurs ont dû puiser dans les réserves de fourrage pour alimenter le bétail.
Pour les distributeurs d’eau aussi, la faiblesse des pluies hivernales entraîne une baisse inquiétante du niveau des nappes aquifères. Rien de tel qu’un prochain hiver régulièrement pluvieux, sans excès de violence dans les précipitations et de temps à autre un peu de neige pour rétablir les équilibres.
Changer les comportements
Tout ceci est-il déjà la marque des changements climatiques ? S’il faut se garder des conclusions hâtives sur base des événements récents, les scientifiques indiquent que ce type de situation pourrait se multiplier et de s’accentuer dans les prochaines décennies. Il faut donc s’y préparer, adapter nos comportements et éliminer les dérives de notre civilisation de surconsommation.
Il faut adapter nos comportements et éliminer les dérives de notre civilisation de surconsommation.
Chacun peut apporter sa contribution à l’effort collectif en proscrivant tout gaspillage d’eau, par la récupération des eaux pluviales pour les usages ne nécessitant pas une eau de haute qualité et surtout en s’abstenant de polluer les eaux. Les égouts ne sont pas une poubelle. Les huiles usagées, les mégots de cigarettes, les plastiques et autres déchets n’y ont pas leur place.
Encore bien plus que les litres d’eau du robinet consommés chaque jour, ce que nous achetons impacte le cycle de l’eau dans le monde : trop de textiles jetés à peine utilisés, de déforestation pour les cultures servant à nourrir un bétail produit en masse par de puissants groupes agroalimentaires au mépris des agriculteurs, d’eau polluée pour extraire des métaux utilisés dans les appareils électroniques, les automobiles et tout ce qui épuise les ressources de la planète.