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Table ronde

« Notre écosystème doit être non seulement préservé, mais aussi développé »

Dans le secteur des sciences du vivant, la Belgique compte de grands noms tout comme de petites sociétés innovantes. Les industries chimiques et pharmaceutiques occupent la tête du classement. Début septembre, Mediaplanet a réuni sept experts afin de débattre de cette réussite et de la manière de maintenir notre avance.

Texte : Philippe Van Lil

Dans le secteur des sciences de la vie, la Belgique représente :

9,1 % de la valeur ajoutée européenne
12,3 % des dépenses en R&D
13,3 % des exportations
Plus d’un brevet en demande d’approbation chaque jour
54 milliards d’euros d’exportations en 2020

Comment expliquer le succès de la Belgique dans le domaine des Life Sciences ?

Frédéric Druck
Secrétaire Général de bio.be/essencia

Frédéric Druck : « Alors qu’elle ne compte que 2,6 % de la population de l’Europe des 27, avec un PIB à hauteur de 3,4 %, la Belgique représente, dans le secteur des sciences de la vie, 9,1 % de la valeur ajoutée européenne, 12,3 % des dépenses en R&D et 13,3 % des exportations. C’est dire notre empreinte majeure ! Depuis plus de 50 ans, la plupart des groupes du top 10 mondial ont une activité chez nous, que ce soit dans la recherche, l’innovation, la production ou la logistique. Une autre ambition pour l’avenir serait que le top 10 des entreprises Bio Pharma ayant un impact mondial soient originaires de la Belgique. »

Brigitte Nolet : « Notre société fait précisément partie de ces entreprises mondiales, que vous évoquez, présentes de longue date en Belgique. Cette présence est due à l’écosystème belge, qui est propice au développement de projets dans le secteur des sciences de la vie par la qualité de ses chercheurs, de ses hôpitaux, mais également par son état d’esprit favorable à la R&D. La Belgique a tous les ingrédients réunis pour maintenir sa compétitivité mais il faut que les politiques de la santé évoluent pour rester attractives par rapport aux autres pays. »

David Gering
Communication Director de Pharma.Be

David Gering : « Dans le secteur du médicament belge, les grandes sociétés d’ampleur internationale dont vous parlez occupent bien évidemment une place importante. Mais il faut également souligner le rôle prépondérant des quelque 90 % de PME qui composent le tissu économique du secteur. Elles font un travail remarquable, notamment en R&D. À côté de cela, notre industrie investit 13 millions d’euros et introduit plus d’un brevet en demande d’approbation chaque jour, ce qui souligne le dynamisme et le bon fonctionnement de la ‘Belgian Pharma Valley’. Ce sont la collaboration entre les entités publiques et privées, les universités, les instituts de recherche mais aussi d’autres atouts de la Belgique, tels que son réseau de transports, qui rendent cela possible. »

Philippe Degive : « Du point de vue du financement aussi, je peux également témoigner du dynamisme des entreprises actives dans les sciences de la vie en Belgique francophone. De 2008 à 2021, le portefeuille de la SRIW est passé de 25… à près de 300 millions d’euros ! Ces investissements sont allés de pair avec une rentabilité parmi les plus importantes de notre portefeuille. Autre chiffre révélateur de la vigueur du secteur : chaque année, quelque 200 millions d’euros sont investis dans les sociétés du secteur en Belgique francophone, si l’on tient compte des investissements sous forme de capital à risque et sous forme non dilutive. »

Denis Dufrane
Co-Founder & CEO Novadip Biosciences

Denis Dufrane : « Comme cela a été dit, en Belgique, la concentration d’instituts de recherche et d’universités de haut niveau est assez exceptionnelle. Depuis plus de dix ans, désireuses d’aller plus loin que la publication de papiers scientifiques, les universités ont lancé des startups afin de valoriser de ce qui est produit au sein de leurs laboratoires. À côté de ça, il faut également souligner la capacité de nos hôpitaux à réaliser des études cliniques de haute qualité ; elles permettent d’avancer très vite. »

Vincent Luyckx : « Le maître mot, vous l’avez souligné, c’est effectivement la collaboration entre les universités, hôpitaux, centres de recherche, investisseurs et autres partenaires. C’est ce qui fait la richesse, à mon sens, de la Belgique. Un autre élément est la fiscalité particulièrement intéressante pour les chercheurs et les produits de la recherche. »

Sylvie Ponchaut : « Le succès de la Belgique s’explique en effet essentiellement par son écosystème relativement complet et de très haut niveau. Il comprend de grandes entreprises, des PME, des startups, des hôpitaux, des centres académiques et des sociétés de service. Dans les projets de recherche, la culture de la collaboration ouverte y est très forte. Un autre élément d’explication, qui attire notamment les sociétés étrangères, est la qualité de la recherche et de l’enseignement au sein de nos universités et hautes écoles… Enfin, relevons aussi le climat fiscal propice, le support public à la recherche, une logistique pharmaceutique à la pointe de la technologie… et notre bonne qualité de vie pour le personnel des sociétés étrangères. »

Dans le même temps n’assiste-t-on pas à une pénurie des talents ?

Sylvie Ponchaut
Managing Director de Biowin 

Sylvie Ponchaut : « C’est en effet le cas depuis des années. La crise sanitaire n’a d’ailleurs fait qu’accroître les besoins de main-d’œuvre pour la production industrielle de biomédicaments. Dans les trois prochaines années, notre secteur aura besoin de quelque 3.000 équivalents temps plein rien qu’en Wallonie. À l’heure actuelle, plus de 600 postes sont déjà vacants. Face à cette situation, les sociétés ont développé des stratégies pour recruter à l’international. Si en termes de diversité de formations et d’idées, il est intéressant de pouvoir bénéficier de talents venus de l’étranger, il également essentiel que nos autorités belges continuent à investir dans l’éducation et la formation continue des talents. »

Vincent Luyckx : « Vous avez raison, la pénurie de talents est bien réelle. Les difficultés sont les mêmes pour trouver des techniciens, des ingénieurs d’application ou des commerciaux disposant d’une formation scientifique. Notre entreprise de 140 personnes compte actuellement plus d’une douzaine de postes vacants en dépit des efforts de quatre bureaux de recrutement. Espérons que les centres de formations en cours de création apporteront de réelles solutions à ce problème crucial. Pour l’heure, nous formons nous-mêmes nos collaborateurs avec notre propre matériel. »

Denis Dufrane : « Le recrutement pose en effet un problème important. Cependant les grands groupes internationaux ont une marge de manœuvre et d’attractivité bien plus importante que les petites PME, notamment sur le plan salarial. De plus en plus, ce déséquilibre provoque nombre de départs de collaborateurs de petites vers de grandes structures. Les PME réussissent à garder leur personnel grâce à leur vision d’entreprise et à l’intérêt des projets qu’elles développent. Mais ce modèle a ses limites : dès qu’une PME désire s’accroître, elle se voit souvent contrainte d’aller à l’étranger et même d’être introduite en bourse. »

Frédéric Druck : « Pour en revenir à la formation, nous assistons en ce moment au redimensionnement de plusieurs plateformes liées à l’innovation, dont celle du Cefochim, le centre de formation de l’industrie chimique et biopharmaceutique. En Wallonie, le projet de création de la EU Biotech School, une école européenne en biotechnologie, a précisément pour objectif de pallier la pénurie de main-d’œuvre de ce secteur en pleine expansion en adaptant les formations dédiées à ses métiers. Il est essentiel de former les travailleurs des usines et les acteurs de l’innovation aux nouveaux outils. »

Denis Dufrane : « Je complèterais votre propos en disant que si l’on veut attirer des talents dans le secteur, il faut aussi parvenir à réduire le trop grand fossé qui existe entre notre petit écosystème d’experts des sciences du vivant et le grand public. Durant la crise du Covid, on a pu le voir dans le manque de compréhension des mécanismes de nouveaux processus tel que l’ARN messager. Au niveau initial et supérieur, l’enseignement des sciences et des technologies doit être absolument revu pour intégrer l’ensemble des nouvelles valeurs ; des efforts doivent être fournis autour des stratégies STEM – Science, Technology, Engineering, Mathematics. Il faut également emmener l’ensemble de la population vers ces connaissances, notamment via les médias, pour éviter les peurs irrationnelles et les levées de boucliers. »

Quelles ont été les innovations phares récentes ?

Sylvie Ponchaut : « La crise sanitaire a vu l’arrivée d’innovations en matière d’équipements de protection individuelle, ensuite de diagnostics et enfin surtout de production de vaccins. Si les technologies venaient souvent de l’étranger, la production industrielle, elle, s’est développée en Belgique en de nombreux endroits. Ici, le challenge était colossal : il a fallu des prouesses incroyables, entre autres en termes de digitalisation des procédés de production, pour produire de manière sûre, rapide et en grande quantité. »

Vincent Luyckx
Chief Executive Officer Analis

Vincent Luyckx : « C’est exact, la crise sanitaire a vu l’arrivée de nombreuses innovations. En tant que distributeur de matériel scientifique, nous commercialisons des solutions innovantes. Depuis quelques années, la robotisation a connu des progrès fulgurants, notamment avec la miniaturisation des équipements. Par exemple, nous disposons depuis peu des robots compacts capables de transférer une nano goutte dans un récipient. La crise du Covid nous a aussi poussés à innover nos processus de distribution et à former tous nos commerciaux et ingénieurs afin qu’ils puissent se présenter rapidement auprès des clients avec des solutions concrètes, entre autres pour les masques, les tests PCR et le matériel de désinfection. »

Denis Dufrane : « Je confirme que bien des projets sont apparus durant cette période. En tant que société biopharmaceutique spécialisée en ingénierie tissulaire, nous n’étions naturellement pas impliqués dans la crise Covid. Toutefois, vu que nous sommes actifs dans un secteur relativement bien protégé, nous avons poursuivi normalement nos activités, notamment nos études cliniques. Le secteur a prouvé que même en période de crise, il y a moyen de développer de superbes projets. »

Philippe Degive
Coordinateur du pôle SRIW Life Sciences SRIW

Philippe Degive : « En termes de financement aussi, le secteur des sciences de la vie a connu des innovations et une revalorisation durant la pandémie. L’urgence à trouver des solutions contre celle-ci a poussé le secteur biopharma au sens large à mobiliser des capitaux relativement importants via des investisseurs spécialisés, en particulier des fonds d’investissements expérimentés. Certains acteurs du secteur ont été les grands gagnants en termes d’attractivité des financements, principalement les entreprises développant des technologies sur l’ARN messager ou engagées dans la lutte contre le Covid au niveau du diagnostic et du développement thérapeutique. Par ricochet, un certain nombre de sociétés non liées à la crise sanitaire ont aussi bénéficié de cet effet de levier et ainsi pu bénéficier de financements substantiels pour poursuivre leurs activités. Durant cette période, notre société d’investissement, elle, a continué d’investir très régulièrement dans un certain nombre de sociétés – une cinquantaine au total -, comme elle le faisait avant la crise. »

David Gering : « Environ 70 % des sociétés pharmaceutiques présentes en Belgique et membres de notre fédération se sont engagées dans des actions pour combattre le virus. Depuis plus d’un an et demi, et tout comme ailleurs dans le monde, elles ont déployé des efforts gigantesques pour trouver des solutions, proposant non seulement des vaccins mais aussi des traitements évitant aux personnes infectées de subir de lourdes hospitalisations. À cet égard, la Belgique a joué un rôle bien réel grâce à son expertise, à son savoir-faire et à ses collaborations internationales. Une implication d’une telle ampleur de notre pays à l’échelle internationale, c’est du jamais vu. Il faut être conscient que ce qui s’est passé est exceptionnel : tous ensemble, nous nous sommes mobilisés contre ce virus pour trouver des solutions rapides, sans risque, abordables et possibles à distribuer aux personnes qui en avaient besoin au moment où elles en avaient besoin. »

Brigitte Nolet
Directrice Générale Belgique & Luxembourg de Roche Pharmaceutique

Brigitte Nolet : « De notre côté, le constat est le même : la pandémie actuelle montre également combien il est nécessaire d’investir dans les soins de santé et d’anticiper le futur. Le secteur des soins de santé a été forcé de sortir des sentiers battus. Cela s’est traduit de manière positive par une collaboration plus étroite entre tous les acteurs impliqués, tout en donnant un coup d’accélérateur à l’innovation. À titre d’exemple, nous avons lancé en 2020, avec Sciensano et la Société belge d’oncologie médicale, un projet pilote nommé GeNeo. Il vise à donner aux patients cancéreux la meilleure chance de vivre de façon épanouie en recourant à la technologie de pointe de la médecine personnalisée ; on éviterait ainsi des traitements inutiles et leurs effets secondaires. »

Frédéric Druck : « Effectivement, pendant la période du Covid, le secteur des sciences de la vie a pu continuer de développer ses activités. En tant que secteur prioritaire, nous avons pu à la fois continuer la R&D et fournir le marché en médicaments, diagnostics et vaccins avec, parallèlement, une accélération dans la mise en œuvre d’une série d’innovations. C’est entre autres le cas en thérapie génique, où des produits arrivent à présent soit en essais cliniques soit sur le marché. En 2020, plus de 5 milliards d’euros ont été investis en R&D en Belgique et 633 millions dans les outils de production. Un dernier chiffre : globalement, les exportations belges ont atteint près de 54 milliards d’euros l’an dernier, ce qui représente une forte croissance. »

Denis Dufrane : « La Belgique fait encore cependant face à un large problème de financement de la recherche fondamentale. En tant que jeune chercheur académique, on rame énormément pour trouver des moyens financiers. Or la science évolue très vite. À un moment donné, même si l’on dispose de cerveaux, on risque de prendre du retard car on ne disposera pas des technologies adéquates. Cela aurait alors des répercussions sur toute la chaîne de valeur qui suit » 

Que peut-on mettre en place pour renforcer notre croissance ?

Sylvie Ponchaut : « Bien des défis s’imposeront à nous ! Un : dans le futur, les traitements comme les thérapies cellulaires et géniques seront de plus en plus personnalisés. Ceci présentera de nombreux challenges en termes de recherche, de logistique et également de production car ces traitements devront rester abordables pour le patient. Deux : la digitalisation des hôpitaux et l’utilisation secondaire des données des patients souffrent d’un certain retard en comparaison avec les pays voisins. Pour que la recherche puisse progresser, il est important que l’on puisse avoir accès à ces données de patients. Trois : la prise en compte des enjeux écologiques – neutralité carbone, traitement des eaux, etc. – devra être au cœur des préoccupations. Sur ces questions, certaines entreprises ont pris les devants mais d’autres sont encore à la traîne. »

Brigitte Nolet : « Comme vous le soulignez, la crise sanitaire a exacerbé l’importance du partage de données de la santé. La Belgique est mature en termes de collecte de données sur la santé et de données réelles mais notre système de santé n’est pas prêt à faire vivre ces données collectives. Pourtant celles-ci jouent un rôle important dans l’avancement de l’innovation dans le domaine de la santé. C’est pourquoi, l’accès et l’utilisation des données par les entreprises de soins de santé sont essentiels pour améliorer les soins et potentiellement sauver des vies. L’an dernier, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de développer une agence dédiée aux données relatives à la santé. Nous espérons que ce projet se développera rapidement afin que le pays reste pionnier dans ce domaine. »

David Gering : « Pour rester pionnier, le secteur des sciences du vivant ne peut pas se contenter de dire que tout va bien en Belgique. Les pays autour de nous remarquent notre succès et nous devons être conscients qu’il s’y trouve des concurrents. À l’heure qu’il est, ceux-ci mettent des choses en place pour améliorer l’attractivité de leur pays. C’est notamment le cas de la France et des Pays-Bas, mais aussi de pays plus lointains comme la Pologne qui évolue très rapidement dans des domaines pointus comme la digitalisation. Notre écosystème de collaboration dans la R&D doit être non seulement préservé, mais aussi développé, et cela dépend fortement de la volonté politique. »

Vincent Luyckx : « Vous mettez le doigt ici sur une problématique importante. La concurrence avec des pays proches est aussi liée à la fiscalité. Les Pays-Bas sont à 7,5 % de charges patronales pour les chercheurs alors que la Belgique se situe à 3,5 %. Même si cela nous est favorable, je déplore qu’il n’y ait pas plus d’Europe sociale et fiscale car cela renforce la concurrence entre pays européens au lieu de renforcer la collaboration. »

Sylvie Ponchaut : « Un autre défi sera de relocaliser certaines chaînes de production en Europe. Durant la crise, nous étions trop dépendants de l’extérieur pour les diagnostics et traitements. Tant au niveau de la recherche que de l’industrie, une coordination européenne est indispensable. Face à des pays comme la France et l’Allemagne, qui présentent aujourd’hui des plans de relance ambitieux avec des masses critiques de chercheurs, des entreprises performantes et d’importants moyens financiers, la Belgique ne peut capitaliser que sur ses points forts, sa capacité à innover et son agilité. »

Philippe Degive : « Vous avez raison de pointer notamment les moyens financiers. Comparée aux États-Unis et à l’Asie, en particulier la Chine, l’Europe dispose clairement de moins de capitaux à risque. Il faudrait en drainer davantage, en particulier en Belgique vu la concurrence des pays voisins. Dans ces pays, de grandes sociétés de gestion de fonds gèrent des capitaux qui approchent ou dépassent le milliard d’euros : LSP et Forbion aux Pays-Bas, Wellington et TVM en Allemagne, Sofinnova et Andera en France. En Belgique, les acteurs privés du secteur sont tous concentrés en Flandre et à Bruxelles et disposent de capitaux sous gestion de l’ordre de maximum 100 à 300 millions d’euros à peine. En Wallonie, il n’en existe aucun, raison pour laquelle je prévois d’en lancer un avant la fin de l’année. »

Vincent Luyckx : « Une autre problématique est celle des normes parfois trop contraignantes de l’Europe. Notre société était producteur de kits de diagnostic. Nous avons cependant dû arrêter en mars dernier car nous ne pouvions plus suivre les normes qui nous étaient imposées, en l’occurrence la production de notre produit dans une salle blanche qui aurait nécessité un investissement d’un million d’euros. Ceci est impossible pour une entreprise de notre taille ! Conséquence bien triste : nous sommes actuellement en discussion avec une entreprise chinoise pour la production de nos kits, que nous distribuerons ensuite. Une telle situation n’est pas normale. »

Brigitte Nolet : « C’est pourquoi, en Belgique, nous devons défendre nos atouts pour faire face non seulement aux pays hors UE mais aussi à la compétition intra-européenne. La priorité est de s’assurer que les patients belges aient accès le plus rapidement possible aux thérapies innovantes. Pour ce faire, l’accès au remboursement par exemple reste malheureusement trop long en Belgique en comparaison avec nos voisins européens. Nous sommes également parmi les pays leaders en termes d’essais cliniques mais la nouvelle réglementation européenne va mettre à mal cette position, à nous de continuer d’investir pour rester une ‘pharma valley’. »

Frédéric Druck : « Si l’on veut rester compétitifs dans les 10 ou 15 prochaines années, les défis de la digitalisation et de l’empreinte environnementale sont en effet essentiels. L’ancrage de nos biotechs sur le territoire belge l’est tout autant, grâce par exemple au développement de partenariats entre les PME et de grands groupes pour la production de certains produits. Enfin, comme cela a été souligné, la recherche de capital à risque est un réel défi. On pourrait notamment créer des plateformes plus larges qu’au niveau régional, avec des fonds de 300 voire 500 millions d’euros. Aujourd’hui, lorsqu’on veut disposer de 100 millions ou plus, on doit généralement traverser l’océan parce qu’on ne les trouve pas en Europe. »

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