Notre existence repose sur une gestion raisonnée des ressources. Malheureusement, l’emploi de substances chimiques dans le traitement des eaux usées perturbe le cycle naturel et pose un danger pour l’environnement. Entretien avec Gauthier Lacroix, CEO chez Aquatic Science et Vitii, deux sociétés spécialisées dans le traitement naturel de l’eau, la seconde étant une filiale centrée sur les piscines biologiques.
Garantir la pureté de l’eau, un défi de taille
La création d’étendues d’eau artificielles permet d’accroître l’attractivité d’un territoire, de procurer des espaces de loisirs, de faire naître des oasis de biodiversité… Mais pour préserver la clarté et la limpidité de ces eaux, on a souvent recours à des produits chimiques qui les polluent de façon durable. « En relâchant ensuite ces eaux traitées, on interfère dans le cycle naturel de l’eau, avec des conséquences sérieuses pour l’environnement », déplore Gauthier Lacroix
La société a mis au point une solution durable pour préserver la qualité des étendues d’eau artificielles : une combinaison de filtration bactérienne et de traitement via UV.
Pour faire face à ce problème, la société Aquatic Science s’est inspirée de la nature. Elle a mis au point une double solution durable qui respecte le vivant, elle combine filtration bactérienne et traitement via UV. Ceci garantit une qualité d’eau irréprochable, tout en évitant l’utilisation de chlore. Initialement spécialisée dans le traitement des étangs, la compagnie belge applique désormais son expertise aux piscines. « Il existe déjà des piscines naturelles à lagunage », reconnaît Gauthier Lacroix. « L’inconvénient, c’est que cette démarche repose sur l’utilisation de plantes pour filtrer l’eau et que celles-ci prennent beaucoup de place, tout en étant une source potentielle de pollution de l’eau. »
Une solution entièrement naturelle…
Tout n’est pas à jeter pour autant dans les plantes : on sait qu’elles ont le pouvoir de filtrer l’eau. « Plus exactement, ce sont plutôt les bactéries qui se trouvent sur leurs racines qu’il faudrait remercier, car elles se nourrissent des nitrates et phosphates susceptibles de provoquer une eutrophisation du milieu. » Partant de ce constat, Aquatic Science injecte dans les eaux à traiter une sélection de ces bactéries bénéfiques. Ensuite, elles se multiplient dans des filtres installés à cet effet et se nourrissent des substances polluantes émises par les poissons dans les étangs et les baigneurs dans les piscines. « C’est un véritable exemple d’économie circulaire », se réjouit notre interlocuteur.
Second pilier du système, l’installation de lampes à UV constitue ici aussi un recours à un procédé entièrement naturel. L’émission d’une lumière aux longueurs d’onde spécifiques permet de nettoyer l’eau des algues et des bactéries pathogènes. « La technique a fait ses preuves. Elle permet de contrôler la charge du vivant et ainsi de garantir la qualité sanitaire de l’eau sans utiliser de substances chimiques », nous dit encore le CEO d’Aquatic Science
… pour les particuliers et les professionnels
Pour diffuser et implémenter ses concepts, l’entreprise a fait le choix de travailler exclusivement en B2B. « On ne propose pas de produits aux lients finaux. Nous préférons nous concentrer sur notre spécialité : la filtration naturelle de l’eau. Nous collaborons avec des paysagistes pour installer notre système dans les étangs et avec des piscinistes pour les installations de loisirs », nous confie Gauthier Lacroix.
La compagnie se tourne également vers la réalisation de projets plus ambitieux encore, à une échelle industrielle. On peut notamment citer le projet MultiO, lancé en collaboration avec Eloy Water pour assurer une gestion optimisée de l’eau et de l’énergie dans l’habitat durable. Autre objectif en ligne de mire : le traitement des eaux utilisées dans les tours de refroidissement. « La législation impose l’absence de légionelles dans ces eaux. Traditionnellement, cela passe par l’utilisation massive de chlore, dont la fabrication est très polluante. Notre solution permet de s’en passer grâce à l’emploi de peroxyde et de lumière UV » , conclut Gauthier Lacroix. Une très bonne nouvelle pour la planète.