Jusqu’à ce jeudi 23 décembre, l’action Viva for Life se poursuit sur la Grand-Place de Tournai. Rencontre avec Sara De Paduwa, Ophélie Fontana et Marco Leulier, les trois animateurs de la RTBF actuellement à l’antenne dans leur célèbre cube de verre. Ils nous parlent à cœur ouvert.
Texte : Philippe Van Lil
À quoi ressemble l’action Viva for Life cette année ?
Ophélie Fontana : « Comme chaque année, elle est inédite en raison notamment de la diversité des témoignages que nous recevons. La trame de fond reste cependant la même ; la cause pour laquelle nous nous battons, ce sont les enfants qui vivent sous le seuil de pauvreté. Nous espérons qu’au bout du compte, la générosité et la solidarité seront les mêmes que précédemment. »
Nous espérons qu’au bout du compte, la générosité et la solidarité seront les mêmes que pour les éditions précédentes.
Marco Leulier : « Comme l’an dernier, le contexte sanitaire rend cette édition particulière. Pour ma première participation à Viva for Life, je suis entré dans le cube avec l’envie de donner énormément d’énergie afin que les scores des dons explosent. Passer ici 6 jours et 6 nuits, c’est certes de la fatigue et de l’émotion mais surtout l’aboutissement d’un long travail de préparation qui a duré un an en vue d’atteindre cet objectif. »
Sara De Paduwa : « Ce travail, c’est celui de toute une équipe incroyable qui est aux côtés des trois animateurs présents dans le cube. La générosité, l’empathie et l’écoute de l’autre sont nos moteurs à tous. Pour le reste, la vie dans le cube s’apparente à une course de relais : on se passe l’antenne les uns après les autres en se donnant à 300 % pour les enfants, le public présent sur place, les auditeurs et téléspectateurs, les artistes, etc. Le don de soi passe au-dessus de la fatigue, de la faim, de l’envie de voir nos proches, etc. »
Pour nous, c’est effectivement une épreuve physique mais aussi mentale avec, en permanence, l’objectif d’attirer l’attention sur la réalité des enfants vivant dans la pauvreté.
Ophélie Fontana : « Pour nous, c’est effectivement une épreuve physique mais aussi mentale. C’est un véritable ascenseur émotionnel qui nous fait passer par des états de fatigue, d’énergie débordante, de gaieté, de coups de mou, de coups de blues après certains témoignages… avec en permanence l’objectif d’attirer l’attention sur la réalité des enfants vivant dans la pauvreté. »
Quelles sont vos motivations personnelles à soutenir ce projet ?
Sara De Paduwa : « Avant tout, il y a l’effarement de voir que dans notre pays, un enfant sur quatre vit en-dessous du seuil de pauvreté. Cette réalité est juste insupportable ! Il est anormal et intolérable que des enfants innocents subissent une telle situation. Viva for Life, c’est un mélange entre ce sentiment d’effarement et le côté festif afin de partager des ondes positives avec ceux qui nous suivent. »
Viva for Live est là pour mettre en lumière une situation et soutenir des projets d’associations. Gageons qu’ensuite, le politique puisse aussi un jour prendre le relais.
Ophélie Fontana : « La gestion politique de cette pauvreté de l’enfance pose problèmes. Face à cela, je préfère agir que rester les bras croisés car il y a urgence. Viva for Live est là pour mettre en lumière cette situation, soutenir des projets d’associations et donner une impulsion. Gageons qu’ensuite, le politique puisse aussi un jour prendre le relais. »
Marco Leulier : « Le même sentiment m’anime : plutôt que se plaindre, chaque citoyen a ici l’occasion d’agir dans la limite de ses moyens. Après neuf ans d’existence de Viva for Life, le gouvernement prend de plus en plus de choses en considération… mais le combat est loin d’être fini ! Il est inconcevable d’imaginer qu’en 2021, on ne puisse pas encore résoudre ce problème. »
Dans quelle mesure l’émission est-elle « scénarisée » ?
Sara De Paduwa : « Il n’y a aucun scénario ! C’est du vrai et rien que de vrai ! Personne ne nous dit ce que nous devons dire ; nous sommes nous-mêmes, à l’écoute des intervenants, avec toute la sincérité qui s’impose. Malgré cela, certaines personnes se demandent si ce n’est pas feint, si on ne fait pas semblant de pleurer, etc. Je mets n’importe qui au défi de vivre cela, au plus proche des témoignages, et de rester de marbre. Ce que nous vivons est très poignant et laissera des cicatrices à vie. »
Ophélie Fontana : « Certaines personnes nous disent en effet que nous faisons un peu de la télé-réalité car nous sommes filmés 24 heures sur 24. Ce que nous faisons est au contraire la télé de la réalité, la télé de la vraie vie avec les vraies difficultés des gens ! De plus, l’objectif n’est en rien de nous mettre en avant, nous les animateurs. Nous sommes ici dans un réel combat avec des associations à nos côtés. »