Les processus de décision des fonds d’investissement traditionnels sont souvent opaques. Au-delà de vagues lignes directrices, on ne sait trop ce que leur argent sert à financer. Heureusement, il existe des fonds dont les citoyens peuvent piloter le fonctionnement.
Les fonds d’investissement classiques confient à des experts le soin de sélectionner les actifs dans lesquels ils injectent des financements. Dans la majorité des cas, l’unique but est d’atteindre le rendement maximal. Si certains fonds intègrent une dimension éthique, les investisseurs n’ont en réalité qu’un droit de regard très limité sur leur fonctionnement.
Par contraste, comme le souligne Alain Boribon, l’un de ses cofondateurs, « la coopérative Citizenfund accorde à chaque citoyen investisseur un poids égal dans ses décisions, quel que soit le montant apporté. De plus, chaque porteur de projet vient présenter aux membres de la coopératives, aidés d’experts, son activité, son impact, ses aspects financiers, son mode de management, etc. S’ensuit un vrai débat amenant le citoyen à décider où investir en connaissance de cause. On lui donne ainsi le moyen de se réapproprier la finance et de retisser un lien émotionnel quasi absent de cet univers. »
Projets disruptifs
Ce lien est d’autant plus grand que la coopérative ne choisit que des projets à même de résoudre des problèmes sociétaux et/ou environnementaux. « Nous privilégions des projets disruptifs qui apportent des solutions en matière de mobilité, de lutte contre le gaspillage alimentaire, d’économie circulaire, etc. »
Notre interlocuteur soutient aussi qu’« un projet peut très bien ne pas engendrer de dividendes et se contenter d’être autoportant. On se rapproche alors plus de la philanthropie, mais les coopérateurs en sont conscients. De toute façon, la structure de coopérative limite les rendements à 6 %. C’est là aussi un moyen de d’intégrer enfin la culture, la nature et l’éducation dans la sphère des fonds d’investissements. »