Améliorer la performance des exploitations, tout en adoptant une démarche agricole respectueuse de l’environnement : c’est possible grâce à des initiatives innovantes.
Etienne Tavier
Responsable des engrais
Christian Balduyck
Directeur Général
Sophie Van Den Hende
Responsable des filières
Fondée en 1956 par des agriculteurs et pour des agriculteurs, la Société Coopérative Agricole de la Meuse (SCAM) s’implique activement dans la recherche de solutions innovantes en matière de semences, d’engrais et de céréales. En voici trois exemples représentatifs.
Semences enrobées à base de probiotiques :
Le but est d’améliorer la santé des cultures et leur résistance aux stress biotiques et abiotiques, tout en réduisant l’usage d’intrants chimiques. Comme l’explique Etienne Tavier, Responsable des engrais à la SCAM, « cela permet d’optimiser le démarrage des cultures de céréales dès leur implantation, grâce à l’apport de ces micro-organismes, avec pour effet de limiter les stress climatiques de la période hivernale, pour avoir une céréale mieux enracinée pouvant bénéficier au maximum des éléments fertilisants du sol et des engrais apportés. On en voit les effets positifs, avec des rendements supérieurs et des critères technologiques de la céréale optimisés. Et ce, dans différents types de sols. »
« Par ailleurs, souligne Christian Balduyck, Directeur Général de la SCAM, avec les conditions climatiques futures plus fluctuantes, il est d’autant plus important d’anticiper ces dérèglements qui entraînent des baisses de performance et de qualité. L’année 2024 a été la plus pluvieuse depuis que les relevés existent, ce qui est très significatif. D’où ces solutions pour y faire face. »
Optimiser les cultures tout en limitant les stress climatiques.
Biostimulants urino-sourcés
Un engrais naturel à base… d’urine humaine : cela peut paraître surprenant, et pourtant, grâce à une start-up française, Toopi Organics, il est désormais possible de produire un biostimulant écologique destiné aux cultures. Etienne Tavier nous décrit ce processus innovant : « L’ambition était de sortir l’urine du cycle de l’eau potable et d’apporter une solution innovante et technique aux agriculteurs pour relever des défis de stress climatique. La caractéristique de ce produit est d’offrir une meilleure résistance aux stress, principalement hydrique, surtout pour la période printemps-été. Ce qui apporte donc une solution technique, économique et durable. De plus, le produit permet d’augmenter le taux de protéines des céréales et d’assurer les normes de qualité pour les meuniers, ce qui est primordial pour les céréales panifiables ».
Concrètement, précise Christian Balduyck, « l’urine collectée est traitée et débarrassée de toute trace médicamenteuse et hormonale, via un processus de filtration et de fermentation, ce qui rend le produit parfaitement sain. Et son grand intérêt, c’est d’être une ressource locale et forcément inépuisable. Avec des points de collecte déjà existants en Belgique, comme dans des évènements tels que la Foire de Libramont, mais aussi dans des implantations fixes, par exemple à l’École Européenne de Waterloo ».
Anticiper les dérèglements pour préserver la qualité agricole.
Valorisation des blés panifiables à faible empreinte carbone
Répondre à la demande croissante de produits agricoles durables, tout en soutenant une production locale écoresponsable : c’est l’objectif de la SCAM. Sophie Van Den Hende, Responsable des filières, nous l’explique : « Pour la récolte 2025, nous avons développé un programme avec un partenaire, où les agriculteurs s’engagent à utiliser différents itinéraires techniques pour mettre moins d’intrants minéraux sur leurs terres, afin d’atteindre une réduction de gaz à effet de serre sur leurs cultures, le but étant d’atteindre une réduction de 30% de l’empreinte carbone. »
La campagne gagnerensemble.be
La SCAM lance une levée de fonds pour renforcer son indépendance financière. Tout le monde peut y participer, y compris en tant que sympathisant -à partir de 300 €- pour des personnes qui ne sont pas agriculteurs. Le but étant de permettre à chaque personne qui se reconnaît dans une agriculture locale, durable et wallonne d’œuvrer à son niveau. L’objectif global étant de conjuguer innovation, économie circulaire et réduction de l’empreinte carbone, pour bâtir un modèle agricole plus résilient et durable.