Home » Sécurité » BRU Response: outil régional de gestion de crise
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Crise sanitaire, inondations, guerre en Ukraine… Quelles réponses donner aux situations d’urgence ? Locales ou planétaires, les crises nécessitent d’être gérées de manière adéquate, y compris avec l’aide des citoyens. Comme le souligne Sophie Lavaux, Haut fonctionnaire de l’agglomération bruxelloise et Directrice générale de safe.brussels, c’est précisément l’objectif du programme régional BRU Response.

Préparer l’impréparable 

Sophie Lavaux.

Selon Sophie Lavaux, « tous les professionnels de la gestion de crise s’accordent à reconnaître que ces dernières années, nous avons été amenés à devoir gérer des situations de plus en plus complexes, notamment sur le plan logistique. » Face à ce constat, les autorités régionales bruxelloises ont défini un nouveau plan de gestion des crises au début de l’année. Baptisé ‘BRU Response’, il est l’aboutissement de réflexions menées à différents niveaux, comme celles de la commission délibérative mise en place au sein du Parlement francophone bruxellois. L’objectif est bien sûr de pouvoir mieux se préparer aux prochaines crises. «  En réalité, ce qui devient de plus en plus important, c’est de se préparer à quelque chose d’imprévu, donc d’impréparable. C’est évidemment très difficile à mettre en place  », soutient notre interlocutrice.

Formation, mise en réseau et exercices 

BRU Response comprend quatre axes. Le premier porte sur la formation des acteurs de la gestion de crise et du personnel des administrations régionales. Comme le relève Sophie Lavaux, « en théorie, les entités fédérées n’ont pas de compétences en matière de gestion de crise. Celles-ci sont assurées collectivement par le ministère de l’Intérieur, les gouverneurs de Province et les bourgmestres. Toutefois, la crise sanitaire a également concerné des compétences communautaires, tandis que les inondations ont impliqué des compétences régionales. » Le deuxième axe est la mise en place de réseaux et l’échange de bonnes pratiques. Vu leur complexité croissante, les crises nécessitent des réseaux de plus de plus étendus. « Ceci passe notamment par l’organisation de réunions plus fréquentes impliquant de multiples acteurs – services de sécurité et de secours, personnel des centres de crise, etc. – afin qu’ils partagent mieux leurs connaissances sur la manière de réagir en temps de crises. » Le troisième axe concerne les exercices. « Ceux-ci doivent intégrer non seulement les pompiers, les policiers, les professionnels de la protection civile et autres services d’urgence, mais aussi les citoyens, car ceux-ci n’ont bien sûr pas les mêmes réflexes lors de situations de crise. »

Ce qui devient de plus en plus important, c’est de se préparer à quelque chose d’imprévu, donc d’impréparable. C’est évidemment très difficile à mettre en place.

Réserve citoyenne

L’implication citoyenne constitue d’ailleurs un axe à part entière, le quatrième axe de ce programme. Et pour cause : lors de crises comme les inondations, de nombreux citoyens interviennent spontanément pour venir en aide aux sinistrés. « Toutefois, même si l’intention est louable, elle ajoute parfois encore plus de chaos à une situation déjà chaotique  », résume la directrice générale de safe.brussels. « Nous voulons encadrer ces bonnes volontés en constituant une réserve citoyenne. » Cette réserve sera organisée auprès des communes. «  Elles constitueront des listes de personnes acceptant d’être contactées et d’intervenir en cas de besoin comme supports aux services professionnels. » Exemples : pour installer un centre d’accueil, s’occuper de la logistique et de la cuisine pour des personnes privées de logements, communiquer sur les réseaux sociaux, effectuer des traductions. En septembre, une série de premières réunions d’information sur cette réserve citoyenne aura lieu à Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert et Etterbeek. Sophie Lavaux estime que cette participation citoyenne constitue en soi une petite révolution : « Cela fait vingt ans que je travaille en gestion de crise. Traditionnellement, les professionnels voyaient plutôt les citoyens comme un problème que comme une ressource. Aujourd’hui, on les intègre en tant que partie de la solution. »

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